Selon un sondage réalisé par l’observatoire national de la jeunesse, avec le concours du forum sur les sciences sociales appliquées, seuls 2,7 % de jeunes tunisiens interrogés appartiennent à des partis politiques.
Le sondage, dont les résultats ont été rendus publics lors d’une conférence de presse tenue par Mohamed Jouili, spécialiste d’anthropologie politique et culturelle et directeur général de l’observatoire national de la jeunesse et Abdelwahab Hafaidh, président du forum sur les sciences sociales appliquées, révèle que 81,4 % des jeunes sondés n’ont pas de parti préféré.
Pour les organisateurs du sondage le taux d’engagement des jeunes dans la vie politique est très bas et dénote une désaffection des jeunes pour l’action partisane d’une façon générale.
Abdelwahab Hafaidh a estimé que les résultats du sondage “sont inquiétants et pose un point d’interrogation”. Selon le sondage, réalisé sur le thème “jeunesse et vie publique”, 33,6 % des interrogés considèrent que les objectifs de la révolution tunisienne se réalisent avec lenteur et 65,1 % estiment qu’aucun objectif de la révolution n’a été atteint alors que 1,2 % de jeunes croient seulement que la révolution est en train de réaliser ses objectifs.
D’autre part, selon le sondage, le taux d’engagement des jeunes dans l’action civile ne dépasse pas 6,1 %, un pourcentage faible pour les organisateurs au regard des transformations politico-sociales que connaît le pays. Ils démontrent que le pays n’a pas connu de changements à cet égard par rapport à 2012, ont-il fait remarquer.
En revanche, les associations caritatives attirent selon le sondage 29 % des jeunes alors que 27,2 % mènent des activités dans des associations culturelles et 25,6 % dans des associations de développement.
Mais le taux ne dépasse pas 7,2 % de jeunes qui appartiennent à des associations scientifiques. Pour leurs sources d’informations politiques, 59 % des jeunes considèrent la télévision comme leur principale source contre 7,5 % pour la radio et 1,8 % pour la presse écrite.
Les organisateurs entendent organiser ce sondage chaque année “pour en faire un baromètre des opinions, orientations et comportements des jeunes au plan social, politique et économique”. Le sondage de 2013 a porté sur un échantillon de 2438 jeunes garçons et filles âgés de 18 à 35 ans, sélectionnés selon le milieu social, le sexe, la catégorie d’âge et le niveau scolaire.