Femen – Tunisie : Amina refuse de se couvrir

La cour d’appel de Sousse a décidé cet aprés-midi de reporter son verdict dans l’affaire d’Amina Sboui, l’activiste de l’organisation Femen, au 11 juillet 2013. La jeune fille avait été condamnée en première instance, par le tribunal de Kairouan à 300 dinars d’amende, un jugement qui avait été porté en appel par le ministère public.

La séance de jeudi matin à la cour d’appel de Sousse, a été consacrée à l’audition des plaidoiries et les avocats ont protesté, au début, contre la présence en force des unités sécuritaires, dans l’enceinte du tribunal. En outre, la séance a été marquée par un nombre important de militants de la société civile, en particulier les membres du comité de défense et de soutien à Amina, les représentants d’Amnisty international, de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, de l’Organisation internationale de lutte contre la torture, ainsi que des journalistes tunisiens et étrangers.

Les avocats d’Amina ont demandé d’annuler le jugement en première instance et de prononcer un non-lieu, insistant sur la nécessité d’annuler le texte sur la base duquel est jugée leur cliente accusée de détention “d’objet incendiaire”, conformément au texte de loi daté du mois de juin 1894, tout en soulignant que ce texte de loi avait été promulgué par l’occupant français pour empêcher les Tunisiens de lutter contre l’occupation.

Ils ont aussi, affirmé qu’il s’agit ” d’un procès politique” par excellence, surtout que leur cliente avait fait l’objet d’une pression populaire à Kairouan. L’activiste du mouvement Femen est détenue à la prison civile de Messadine, pour une autre affaire en cours d’instruction, sous le chef d’accusation d’avoir agressé des personnes et des biens, et souillé un cimetière.

A ce propos, un des avocats de la défense, Me Souhaieb Bahri, a indiqué au correspondant de l’agence TAP à Sousse que la défense a présenté une demande de libération et l’arrêt des poursuite qui a été refusée par le juge d’instruction et qui a été portée en appel, pour être examinée, vendredi, par la chambre d’accusation.