La Tunisie n’a pas d’autre choix que le FMI

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Le ministre des Finances a défendu la position du gouvernement, quant aux négociations engagées avec le FMI pour l’octroi à la Tunisie du prêt de précaution à titre de garantie d’une valeur de 2,7 milliards de dinars. Actuellement, a-t-il dit, des négociations sont en cours avec cette institution sur les clauses de l’accord pour assurer la souveraineté nationale. Il a précisé que l’ensemble des réformes contenues dans le document préliminaire de l’accord relatif à ce prêt concernent des réformes qui ont déjà été engagées par la Tunisie après la révolution bien avant le démarrage des négociations avec le FMI.

Et d’ajouter que ce prêt est une opération prévisionnelle pour éviter ce qui s’est passé en 1986, en Tunisie, à savoir la baisse des avoirs en devises à l’équivalent de 12 jours d’importations, ce qui a mené le FMI à exiger des réformes de la Tunisie, dont une réduction des salaires de 20%.

Même avec les données actuelles et l’amélioration du rythme des recettes fiscales, au cours des quatre premiers mois de 2013, le budget de l’Etat a besoin de financements additionnels à travers le recours à l’emprunt, a-t-il poursuivi. Il a fait savoir que le gouvernement a cherché d’autres solutions permettant d’obtenir des crédits, en s’adressant à plusieurs pays, mais la plupart d’entre eux ont suggéré l’obtention d’un crédit auprès du FMI, avant d’entamer des négociations sur d’autres emprunts éventuels.

M. Fakhfakh a avancé que le recours au marché international pour mobiliser 3100 millions de dinars est expliqué principalement par des difficultés que rencontre le secteur des exportations dans le pays, en raison d’entraves locales ou encore au vu des problèmes de croissance en Europe, outre les difficultés d’investissement en Tunisie.

Le ministre a précisé que la Tunisie a entamé des négociations avec la Banque Mondiale au cours des années 2011 et 2012, en vertu desquelles elle a obtenu des financements pour engager des réformes urgentes. Ces négociation, selon ses propos, ne différent pas de celles, maintenant, en cours avec le FMI.

Des constituants, notamment de la Troïka, ont mis en garde contre l’endettement auprès du Fonds Monétaire International (FMI). Sadok Chourou a considéré que “l’emprunt auprès du FMI, coïncide avec les appels à lutter contre la mouvance Ansar Al-chariaa, en Tunisie, rappelant que le FMI a une longue histoire avec la Tunisie, dans ce domaine, et avait demandé, auparavant l’exclusion d’Ennahdha de la Tunisie”.

Mourad Amdouni a souligné que “le FMI intervient dans les politiques économiques des pays emprunteurs en imposant des réformes structurelles et la privatisation de plusieurs secteurs publics”.

Pour sa part, Selma Mabrouk a souligné que le crédit à titre de précaution du FMI sera conditionné, tandis que le constituant Mongi Rahoui a affirmé que “les réformes imposées ne reflètent pas les objectifs de la Révolution et que les conditions de remboursement du crédit sont coûteuses et peuvent mener la Tunisie à la faillite”.

Abderrazak Khallouli a recommandé de recourir à “un référendum auprès du peuple pour décider l’obtention ou non du crédit. Le FMI, a-t-il ajouté, surveille de près toutes les transitions démocratiques dans le monde arabe, soulignant que l’obtention du crédit auprès du FMI paralysera la transition démocratique”.

Souad Abderrahim a mis en garde contre “l’introduction de mesures au niveau de la Caisse de compensation notamment l’adoption de décisions qui ne sont pas en faveur des catégories démunies, ajoutant que les craintes exprimées à cause de cet emprunt sont normales”.

Mohamed El Hamdi a appelé à identifier d’autres alternatives pour obtenir des crédits, soulignant que la Malaisie a pu édifier son économie en dépit de son refus de se plier aux conditions du FMI.

Le constituant Fadhel Moussa a indiqué que la Tunisie a besoin de cet emprunt et a obtenu auparavant des crédits, appelant à clarifier la question d’audit des banques publiques que le gouvernement compte effectuer.