Émirat du Qatar : Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais!

Le Qatar souffre de ce que nous pouvons appeler dans le langage de la psychanalyse “un dédoublement caractérisé de la personnalité“. Ce qui est défini comme étant «une faible estimation de soi… en plus du «moi réel» et pousse à se forger progressivement une autre identité dans le subconscient, à savoir «le moi tel qu’il aurait pu être». Les personnes atteintes de cette maladie deviennent généralement plus extraverties, plus audacieuses et souvent plus sadiques… Ce qui se traduit aujourd’hui par toutes les actions, opérations et agissements perpétrés par ce que ce pays qui veut devenir «le Géant», est en train de faire subir aux autres pays civilisés de la région grâce à des ressources naturelles dans lesquelles il n’a aucun mérite.Ce petit émirat a tout l’air de nous dire : «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais». Il suffit d’ailleurs de voyager à bord d’un avion de Qatar Airways pour s’en rendre compte.

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Tout d’abord, le parler arabe n’est pas exigé des équipages occidentaux, qu’ils soient PNC ou PNT. Les pilotes et les commandants de bord sont pour la plupart de nationalités britannique et américaine. Évidemment, on n’exigerait pas des «Seigneurs» de maîtriser la langue arabe dans un pays qui revendique pourtant un positionnement privilégié en tant que défenseur de la «quintessence de l’arabité et de l’islam». Par contre, les stewards et hôtesses arabes, doivent, eux et elles, maîtriser au moins trois langues.

Avant le décollage, vous entendez et lisez l’enregistrement d’une sourate remerciant Dieu pour sa générosité et exhortant sa bienveillance. Tout de suite après, hôtesses (dévoilées) ou stewards, servent de l’alcool y compris du Whisky ticket rouge en classe économique, richesse et besoin de l’étaler, obligent…

Sur les publicités diffusées à bord, qu’il s’agisse de manifestations ou d’événements organisés à Doha, ou se rapportant aux institutions du pays, telle celle de la Banque nationale qatarie, les femmes sont occidentalisées, dévoilées et vous inspireraient l’image de femmes œuvrant réellement au développement socioéconomique de leur pays… Comme celles, des journalistes présentatrices de la chaîne Al Jazeera…

A l’aéroport de Doha, vous ne verrez pas beaucoup de natifs du pays à la police frontière ou au free shop. Ce sont généralement des étrangers qui assurent «ces sales besognes». Quant à la dimension sécuritaire, qu’à cela ne tienne, il y a toute une base américaine pour y veiller…

Le descriptif ci-dessous pourrait paraître injustifié au vu des efforts du Qatar de montrer de lui une image ouverte, tolérante et respectueuse des autres, sauf que la réalité est autre…

D’après un rapport d’Amnesty International, les femmes qataries «continueraient à être victimes de discrimination et de violences. Les travailleurs migrants seraient exploités et maltraités et ne bénéficieraient pas d’une protection juridique suffisante… et pourraient même subir des peines de flagellation…».

Discrimination, racisme, et même esclavagisme, ce sont plutôt des pratiques courantes dans un pays qui se prétend le porte-étendard de la liberté et de la démocratie dans la région MENA. Un pays qui oublie que le Maghreb, dont la civilisation remonte très loin dans l’histoire, et que la Tunisie trois fois millénaire, n’ont pas besoin de ses «bons et loyaux services» pour découvrir la démocratie.

Le Qatar ne cache pas ses velléités colonisatrices via des «amis très proches» pour la Tunisie dont le modèle de société ne lui sied pas ni d’ailleurs la place de la femme dans la sphère socioéconomique du pays. Il oublie que, malgré sa pauvreté en «ressources naturelles», la Tunisie est riche de ses hommes et femmes, d’une histoire qu’il ne connaîtra jamais et d’une civilisation qu’il ne pourrait jamais acquérir par ses milliards.

La Tunisie, telle qu’elle est aujourd’hui, ne plaît pas au Qatar, que ce soit son ouverture, sa dimension méditerranéenne et même universelle, ses origines berbéro-phéniciennes et encore moins la place qu’occupe la femme et qui ne date pas d’aujourd’hui.

L’islam a conquis le Maghreb, les Tunisiens ont contribué à son rayonnement en Méditerranée grâce à leur riche histoire, leur culture et un grand métissage résultat d’un brassage civilisationnel rare dans d’autres pays au monde. Ils l’ont adapté à leurs longues traditions de tolérance et de liberté. Ils ont résisté à toute tentative de les enfermer dans des modèles rétrogrades et sous-développés, comme l’a récemment déclaré Moncef Marzouki, président provisoire de la République, qui, pour une fois, a dit quelque chose de sensé, et c’est le Qatar qui nous enverrait ses prêcheurs arriérés et malades de notre différence pour nous imposer un nouveau modèle de société et qui nous parlerait d’une démocratie et d’une liberté commandées par ses maîtres!

Allons donc !

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