Tunisie – Politique : “Spontanéité” de Marzouki, un cauchemar pour les Tunisiens !

A  l’ouverture de la deuxième phase du dialogue national initié par l’UGTT, jeudi 16 mai 2013, au palais des congrès à Tunis, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, s’est dit surpris que les étudiantes portant le niqab soient empêchées de passer leurs examens dans les établissements universitaires.

Pour la présidente de l’Association «Kolna Tounes», Emna Mnif, ce discours est une dévalorisation totale de la loi et des conseils universitaires.

Jawher Ben Mbarek et un certain nombre des femmes démocrates se sont retirés de la salle des conférences.

Ce défenseur de la laïcité, depuis qu’il est devenu le locataire du Palais de Carthage, ce laïc “reconverti en on ne sait quoi“, ignore sans doute le long combat que livre Habib Kasdaghli contre le foulard intégral.

Rappelons au passage que, accusé à tort d’avoir giflé des étudiantes en niqab, le doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités, a été acquitté à l’issue du procès, alors que les deux étudiantes ont été condamnées une peine de deux mois de prison avec sursis.

L’affaire remonte à l’année universitaire 2011/2012, lors d’un sit-in observé par des étudiants et d’autres individus appartenant au mouvement salafiste, à la Faculté des sciences, des arts et des humanités de La Manouba, pour revendiquer le droit des étudiantes salafistes à porter le niqab. Les deux jeunes filles avaient alors accusé le doyen de ladite faculté de les avoir agressées, au cours de ces troubles.

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Revenons à Moncef Marzouki pour rappeler que ses dérapages, souvent jugés scandaleux, ne datent pas d’aujourd’hui.

Ainsi, lors d’une interview accordée à Al Jazeera, le président de la République avait déclaré qu’en cas de nouvelle révolution, les laïcs risqueraient la pendaison.

De plus, lors de la cérémonie de récupération de la première tranche des avoirs du clan Ben Ali au Liban, qui s’était tenue le 11 avril dernier, Marzouki avait fait l’éloge du Qatar en déclarant : «Nous sommes fiers de l’aide fournie par l’ONU et je tiens à rendre hommage à un pays frère et ami, le Qatar, qui a pris en charge une partie des dépenses liées à la récupération de l’argent spolié». Et d’ajouter : «En tant que Tunisien et Arabe, je mets ceux qui insultent ce pays devant leurs responsabilités avec eux-mêmes et face à la loi».

Certains se demandent si le président de la République est assisté ou non (avant ses discours) par un pro de la communication politique ou bien sa spontanéité lui joue des tours.

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