Sit-in des magistrats pour exiger la neutralité de l’instance provisoire

L’accélération de l’installation de l’instance provisoire des magistrats, la garantie de son indépendance et de la neutralité de ses membres, ainsi que des principes de transparence et de légalité dans l’élection de ses membres sont les revendications majeures exprimées jeudi après-midi par les magistrats tunisiens, lors d’un sit-in de protestation tenu devant le siège de l’Assemblée nationale constituante (ANC).

Ce sit-in coïncide avec les débats de l’ANC sur le projet de loi portant création de l’instance provisoire des magistrats, à la lumière des revendications incessantes des magistrats quant à la garantie d’une « représentativité élargie des magistrats élus et des pratiques plus démocratiques au sein de l’instance », notamment à travers l’ancrage du principe d’éligibilité de tout magistrat sans distinction de grade, outre la garantie du principe de non-ingérence politique et de non-exploitation politique des mesures disciplinaires à l’encontre des magistrats.

La présidente de l’Association des magistrats tunisiens, Kalthoum Kannou, a déclaré que les magistrats sont déterminés à poursuivre leurs revendications concernant l’indépendance de la magistrature et la neutralité politique de l’instance, à travers l’appel à une assemblée générale extraordinaire ou à la tenue d’un conseil national d’urgence.

« La révolution ne saurait réussir, ni atteindre ses objectifs sans l’instauration d’une justice indépendante », a-t-elle ajouté. Elle a également indiqué que le projet de loi portant création de l’instance des magistrats, actuellement débattu au sein de l’hémicycle, comporte des lacunes, dont notamment celle relative à la composition de l’instance qui, a-t- elle précisé, vise à inclure des membres de l’ANC et du pouvoir exécutif.

« Ceci n’existe nulle part ailleurs, contrairement à ce que prétendent certains membres de l’ANC », a-t-elle ajouté. Notons que ce sit-in, soutenu par plusieurs membres de l’ANC, notamment ceux du groupe démocratique, ainsi que par de nombreux citoyens, s’est déroulé en l’absence de représentants du syndicat de la magistrature.