L’affaire du meurtre du commissaire général de police Hatem Mouaffak sera de nouveau examinée, mardi, par le Tribunal militaire permanent de Tunis. Donia Mouaffak, veuve du commissaire, a critiqué, lundi, la lenteur du procès qui avait été reporté à maintes reprises.
Dans une déclaration à l’agence TAP, elle a indiqué que ni la cour, ni la défense, n’ont encore reçu le rapport d’expertise balistique, ce qui épaissit le flou qui entoure les circonstances de la mort.
Elle s’est montrée sceptique quant au déroulement du procès et a fait part de ses craintes quant à une éventuelle intention de camoufler le meurtre comme le laisserait suggérer le fait d’avoir enfermé la victime dans le coffre de sa voiture où elle avait agonisé pendant 3 heures. Elle a ajouté que les meurtriers ont déposé des armes blanches dans le véhicule, pour faire croire que la victime participait à semer le trouble dans le pays, après la fuite de Ben Ali. Elle s’est déclarée étonnée du fait que les accusés comparaissent en état de liberté, alors qu’ils sont accusés d’homicide volontaire et de complicité de meurtre, se demandant s’il n’y a pas une volonté de les innocenter en prétextant l’état de siège décrété le 14 janvier 2011.
Donia Mouaffak a déclaré que le rapport du médecin légiste a révélé que son époux avait saigné durant les trois heures où il était enfermé dans le coffre de sa voiture et qu’il décéda peu de temps après son arrivée à l’hôpital. Ces révélations, a-t-elle dit, donnent une nouvelle tournure au procès. Elle a affirmé que les douilles trouvées dans la voiture de la victime prouvent, selon elle, que les coups de feu ont été tirés à bout portant dans l’intention de tuer.
Le commissaire général de police Hatem Mouaffak avait été tué le 17 janvier 2011 près d’un barrage militaire à Carthage. Deux officiers de l’armée sont accusés de ce meurtre (un sergent-major accusé du meurtre et un sergent accusé de complicité).