Opinion : Pour qui, pourquoi, travaille «l’opposition tunisienne»?

Par : Autres

LIBYA-POLITICS-UNREST

1)- Un constat :

Quoiqu’on en dise et malgré ses flops, ses atermoiements et même sa «faiblesse», le gouvernement Jebali est de loin plus performant et plus sincère que ses deux précédents et en particulier que celui d’Essebsi. La principale erreur de Jebali est d’avoir laissé Ra Ghan mener la barque de l’Etat à sa guise. Pour le reste, il est facile de parler de «réussite» politique, sociale et économique dans un environnement mondial convenable et dans une stabilité interne due à la dictature. Ces deux facteurs ont fait défaut à cause essentiellement de «l’opposition» qui tourne dans le giron de la coalition extrémiste rouge Ugtt-poct-watad-masaar-nida et ses alliés connus et inconnus. Ce qui est certain c’est que si cette «opposition» était au pouvoir depuis janvier 2012, les résultats auraient été pire et nous serions aujourd’hui dans une vrai guerre civile à la syrienne.

2)- Le seul but de «l’opposition tunisienne» :

Dès l’annonce de la formation du gouvernement Jebali, «l’opposition tunisienne» s’est fixée un unique but : «faire tomber le gouvernement». On l’a crié haut et fort, on l’a répété inlassablement, on y a travaillé jour et nuit. La seule manière de faire tomber un gouvernement consiste à stopper la production, ne pas travailler et ne pas laisser les autres travailler, faire régner l’anarchie, saccager, voler et incendier les locaux administratifs, mener une campagne médiatique d’intox et de mensonges. C’est fait, le pays est dans un état qu’il n’a pas connu à ses pires moments de l’histoire et même pendant la colonisation. Le gouvernement Jebali est tombé. «L’opposition tunisienne» a-t-elle gagné ?

3)- La « spécificité » de «l’opposition tunisienne»

Dès les premiers symptômes de la fin du gouvernement Jebali, on ne cessa de nous remâcher quelques nouvelles idées «innovantes». Les principales sont : «Ennahdha est au pouvoir grâce à la coalition USA-Qatar », «gouvernement d’entente (consensus) nationale», «neutralité des ministères galériens».

* C’est la coalition USA – Israel-France qui a mis Bourguiba au pouvoir et qui l’a aidé à massacrer ses opposants. Les relations entre Bourguiba et les sionistes datent de 1955 officiellement. Officieusement, elles sont plus vieilles. C’est la même coalition qui a mis Ben Ali au pouvoir et qui lui a fourni la logistique et l’appui diplomatique pour sa dictature mafieuse. Ce sont les américains qui ont imposé Kamel Morjane et Abdelkrim Zibidi à la Défense. Ces deux hommes sont «en réserve pour la république». Zbidi est un homme du régime Ben Ali, un homme du «système bourguibien» et ne peut être «neutre» comme on le prétend.

* Il n’existe pas, et ne peut exister, «gouvernement d’entente (consensus) nationale», ce n’est que démagogie dévoilant la superficialité et l’opportunisme de «l’opposition tunisienne». Comment veut-on former un pareil gouvernement quand les leaders de cette opposition refusent d’en faire partie sous des prétextes fallacieux? Et, si par miracle ce gouvernement imaginaire est formé, est-ce à dire que «l’opposition tunisienne» n’existerait plus ?

* «Neutralité des ministères galériens» ! Iblis lui-même n’ y a pas pensé, et s’il l’a fait, il n’osait pas le dire. A qui veut-on faire avaler un tel python ? Les Chefs d’Etats du monde entier nomment les ministres, les ambassadeurs et les directeurs centraux de leurs « familles » politiques (partis) et sanguines. Les présidents des USA ont un quota de 30% qui leur permet de nommer des ambassadeurs parmi les donateurs de leurs campagne électorales. Plus le montant est élevé, meilleur est le poste. Qu’a laissé Hollande du gouvernement Sarkozy ?

4)- Que veut réellement «l’opposition tunisienne» ?

Rien d’autre qu’être au pouvoir pour faire pire qu’Ennahdha et la «trinité» maudite qui gouverne. Le gouvernement est «national» à la seule condition qu’il soit formé de «l’opposition tunisienne». Les ministères importants sont « neutres » uniquement s’ils sont entre les mains de «l’opposition tunisienne». Pour cette «opposition», la condition sine qua non de la stabilité, de l’efficacité et du développement c’est elle. Les réactions citées dans l’article et celles déjà publiées avant ne laissent aucun doute. Rappelons-nous les déclarations de AhNaCh, sa «compagne » Maya et son frère cadet IssAm, celle de Ham et des autres. Oui, mais que ferait cette «opposition tunisienne» arrivée au pouvoir de la nouvelle opposition « islamiste » et non laïque ? Cercle plus que vicieux, cancéreux.

5)- Le seul gouvernement qui réponde à toutes les attentes :

Président de la République : Robespierre, l’avocat-leader-grand-combattant-martyr.

Chef du gouvernement : Lénine.

Ministre de la défense : Adnan Hajjy.

Ministre de l’Intérieur: Maw Dzé Dong.

Ministre de la Justice : Staline.

Ministre des Affaires étrangères : Chou En Laye.

Ministre des Finances : Sebsy Bajy.

Ministre de la femme : Mère Théréza, la «sainte».

Ministre de l’Enseignement supérieur : Freud.

Ministre de l’Education : Lieberman.

Ministre de l’Agriculture : Castro.

Ministre des Affaire sociales : Simone Weil.

Ministre de l’Industrie lourde : Hamma Hammami.

Ministre du Travail : H Abbassy ou S Bettayeb.

Ministre du Plan : Marzouk.

Ministre du Développement régional : Bouzid AlHilaly.

Ministre de la Culture : Sartre.

Ministre de la Démagogie nationale : Chabby.

Ministre de l’Information : Toute l’équipe de NessmaBelaïd.

Par Amad Salem

(En réaction à l’article : « Un gouvernement de quotas (bis) et une fausse neutralité »)