Tunisie : Des protestations et une grève de la faim aux champs pétroliers de Tataouine

tataouine-45545Quatre ouvriers travaillant dans le champ de “oued Zara”, exploité par le groupe pétrolier italien “ENI” sont entrés, mercredi, dans une grève de la faim ouverte, en protestation contre “l’atermoiement concernant leur intégration au sein de la société ENI”.

L’Union générale du travail de Tataouine (UGTT) avait invité les ouvriers de la sous-traitance, de la production et de l’exploitation dans les champs de pétrole situés au désert de ce gouvernorat du Sud, a porter le brassard rouge à partir du mercredi 26 décembre 2012.

Dans un communiqué rendu public jeudi, l’UGTT a averti qu’elle pourrait prendre des mesures plus fermes, et ce en protestation contre “la tergiversion des directions concernées au sein des entreprises pétrolières et du Ministère de tutelle dans l’exécution des conventions signées depuis la révolution”.

“Les sociétés étrangères exerçant dans le secteur pétrolier au Sud tunisien ont absorbé, depuis le début de la révolution, un nombre d’employés dépassant, de loin, leurs capacités réelles”, a expliqué, en réaction, le directeur général de l’énergie au Ministère de l’industrie, Rachid Ben Dali a expliqué que

Il a ajouté, dans une déclaration à la TAP, que “le gouvernement et le Ministère de l’industrie ont déployé de grands efforts pour que ces sociétés acceptent de recruter un nombre aussi important de main d’œuvre non qualifiée”.

Le responsable a fait savoir qu’il est prévu de créer, fin janvier 2013, une société spécialisée dans le nettoyage, l’environnement et la garde, avec la participation de l’ETAP et des promoteurs privés, et ce, pour intégrer cette catégorie d’employés (main d’oeuvre non qualifiée).

Il a ajouté que les autorités de tutelle (régionales et nationales) ont suggéré aux ouvriers de la sous-traitance, de la production et de l’exploitation travaillant au sein des divers champs pétroliers à Tatouine, “de rester chez eux, jusqu’à la création de cette société tout en bénéficiant d’une pension mais ceux-ci “ont refusé cette proposition”.

D’après M. Ben Dali, la société pétrolière opérant à Chott Djerid (SUD- EST) a été fermée depuis quelques jours en raison du blocage prémédité de ses ravitaillements par un groupe de personnes protestant contre son refus de leur intégration.

“Ces personnes, qui étaient au nombre de 12, ont été acceptées pour un stage d’un an “décemment payé” au sein de la société sans une promesse d’intégration mais, au terme de ce stage, elles ont refusé l’accord”, a-t-il dit.

Sur un autre plan, le responsable a indiqué que d’autres personnes ont prémédité le braquage d’un directeur exécutif de l’une des sociétés qui envisagent d’investir dans la région du Sud tunisien et ont volé sa voiture.

“Cet incident aura un impact direct sur l’image de la Tunisie et dissuade les investisseurs étrangers à réaliser des projets dans notre pays”, a commenté le directeur général de l’énergie.

Il a qualifié la situation au sein des champs pétroliers du Sud de “dangereuse”, relevant que les protestations, les sit-in et l’arrêt du travail vont “contribuer à la dégradation de la situation économique et causer la perte de plusieurs emplois”.

DI/TAP