Tunisie : Le discours religieux doit être libre dans le choix des sujets traités

Le ministère des Affaires religieuses a estimé, mercredi, dans un communiqué, que le discours religieux « doit être libre dans le choix des sujets traités puisqu’il s’agit d’un principe qui touche à l’essence même de la religion et à sa globalité ».

Le ministère n’intervient pas pour exiger un discours précis et n’impose pas au prédicateur un sujet quelconque, souligne-t-on de même source. Et le ministère d’expliquer que des précisions s’imposent suite aux « interrogations soulevées sur la nature du discours religieux et la neutralité des mosquées vis-à-vis de la situation dans le pays ».

« La neutralité » des mosquées signifie qu’il « faut tenir les lieux de culte à l’écart de toute instrumentalisation politique », a justifié le ministère, soulignant son attachement à confier les minbar à « des personnes compétentes ayant une approche scientifique et une bonne connaissance de la charia ».

La liberté est indivisible et tout comme le journaliste, l’homme politique et l’intellectuel sont libres de donner leur avis, le prédicateur est lui aussi libre de se prononcer sur l’ensemble des questions tant que son discours n’appelle pas à la violence ou n’incite pas à la haine et à la discorde et ne menace pas la sécurité générale, estime le ministère des Affaires religieuses.

Le ministère appelle à « libérer tous les types de discours des contraintes », précisant que l’Etat est « légalement et constitutionnellement en droit d’intervenir dans tout ce qui constitue une menace pour la paix sociale et l’unité nationale ». Des prêches du vendredi filmés et relayés sur les réseaux sociaux ont considéré l’appel à la grève générale décrétée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) comme un péché. L’imam de la ville de Sfax a prêché vendredi dernier la guerre sainte contre l’UGTT.

DI/TAP