Siliana : Les raisons d’une colère

Siliana s’embrase car Siliana ne tolère plus l’inaction du gouvernement. L’arrogance en sus. Siliana, Sidi Bouzid, Kasserine, Thala, toutes ces régions de l’intérieur sont le noyau dur de cette révolution. Mais toutes ces régions ont été vite oubliées par des débats idéologiques qui n’avaient pas lieu d’être. Déshéritées depuis décennies, « la révolution » ne leur a rien apporté.

Le gouvernement est dépassé. Après avoir donné des promesses qu’il ne peut tenir, il s’isole avec son insolence. Des déclarations du Chef du gouvernement Hamadi Jebali, à celles de ses ministres, on a du mal à croire qu’une révolution est passée par là. Diaboliser les mouvements sociaux c’est ne pas avoir compris ce qui a fait tomber Ben Ali. Les mouvements sociaux, ne sont pas la contre-révolution.

Les mouvements sociaux sont la révolution. Et il n’y a pas pire que de réprimer ceux qui demandent un peu plus de considération. Il n’y a pas plus insultant que de parler d’argent derrière des protestations où des jeunes affrontent la police au péril de leurs vies. Après l’échec de sa politique avec les salafistes, les violences au quartier Malaha à Radès, à Mednine, à Gabès, les grèves générales à Menzel Bouzayene, à Thala…la Troika au pouvoir vient peut-être de signer sa fin avec Siliana…

Blog : Sarah Ben Hamadi