Tunisie : Marzouki réclame l’extradition de Ben Ali

Le président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, a réitéré, mardi, la demande de la Tunisie aux autorités saoudiennes de lui remettre le président déchu Ben Ali. Il s’est interrogé, à ce propos, dans des déclarations à des médias saoudiens “comment le Royaume peut-il accueillir un individu qui a réprimé l’Islam, souillé le Coran et volé l’argent du peuple, et lui accorde une invitation qui, plutôt, auraient pu être présentée à des personnes qui n’auraient pas commis pareils actes ??”.

Au cours des interviews accordées, mardi, aux quotidiens “Okaz”, “Al Jazira” et “Arriadh”, il a ajouté que ce dossier constitue un point sensible dans les relations bilatérales entre les deux pays, réitérant la demande de livrer le président déchu aux autorités tunisiennes. Concernant la situation intérieure en Tunisie, M. Moncef Marzouki qui effectue, actuellement, une visite au Royaume d’Arabie saoudite, pour participer au sommet islamique extraordinaire à Mecca Al Mukarramah, a souligné que le processus de transition démocratique dans le pays est un processus réussi, soulignant que les prochaines élections auront lieu au printemps 2013.

Sur un autre plan, le président de la République provisoire a salué l’initiative du monarque saoudien, le roi Abdallah Ibn Abdellaziz, appelant à la réunion d’un sommet islamique extraordinaire “en raison de la situation sensible et délicate vécue par le monde islamique et les paris posés pour ses peuples lesquels exigent des positions unifiées et opérationnelles”.

Il a, en outre, réaffirmé la ferme position de la Tunisie soutenant le peuple syrien et opposée au régime de Bachar Al Assad, indiquant, à ce propos, “le régime syrien a perdu sa légitimité avec la poursuite de la politique des meurtres, de l’effusion du sang et des massacres contre son peuple”. M. Marzouki a ajouté, dans ce sens, “Il ne nous est pas permis en tant que peuples et dirigeants arabes d’accepter la poursuite des violations des droits de l’Homme et l’agression des libertés, surtout que la région a vécu au rythme des révolutions historiques contre la dictature”.

Il a, d’autre part, émis l’espoir que le 4ème sommet islamique extraordinaire aboutisse à des positions “sévères” et “radicales” contre le régime de Bachar Al Assad, soulignant que des efforts sont en cours pour faire pression sur l’Iran, la Russie et la Chine, pour changer leurs positions soutenant Bachar et sa politique dans le règlement du dossier syrien.

Le président de la République provisoire a, par ailleurs, soutenu la position de la réunion préparatoire au sommet qui a recommandé de geler la qualité de membre à l’Organisation de la conférence islamique de la Syrie.

Il a appelé les pays islamiques à faire face à la politique de judaïsation d’Al Qods adoptée par Israël et à soutenir les minorités islamiques à Burma et dans les pays africains.

WMC/TAP

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