Le printemps tunisien serait-il resté en travers de la gorge de l’Algérie ?

Le printemps tunisien serait-il resté en travers de la gorge de l’Algérie ?
Pour répondre à cette question, il serait sage de relater aux lecteurs trois évènements qui ont marqué les relations algéro-tunisiennes.
Tout d’abord, la réponse inamicale et absurde des autorités algériennes à la proposition du Président tunisien, Monsieur Marzouki au sujet d’une redynamisation de l’Union Maghreb Uni (UMA) et l’hostilité algérienne à sa tentative de médiation au sujet de la question du Sahara marocain et de la réouverture des frontières algéro-marocaines.
Une tentative tunisienne afin de permettre à l’Algérie et au Maroc d’assainir et de bâtir des relations bilatérales apaisées, saines et fécondes basées sur la confiance mutuelle et ²sur un esprit sincère de coopération.
N’est-ce pas une proposition pleine de bon sens de la part du Président tunisien ? Une proposition qui a reçu une fin de non recevoir de la part du commandement militaire algérien.
Cette position algérienne incohérente s’explique tout simplement par ses fiascos à répétition sur le plan diplomatique et son incapacité à développer une doctrine de politique étrangère fiable et internationalement reconnue et respectée.
S’agissant du deuxième évènement, il s’agit de l’interdiction d’entrer sur le territoire algérien faite, le 10 février 2012, à la militante tunisien des droits de l’homme, Madame Sihem Ben Sedrine. Elle était t arrivée à Alger pour animer une conférence.
Finalement, et suite aux multiples réactions du Front du Changement National (FCN), du Front des Forces Socialistes (FFS), de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADDH), des journalistes et l’intervention de l’Ambassade tunisienne, elle a été autorisée à séjourner en Algérie.
A noter que cet incident est intervenu à la veille de la venue du Président tunisien en Algérie.
Cette décision algérienne ne constitue t’elle pas une violation des droits de tous citoyens maghrébins de circuler librement dans cette espace géographique ?
Enfin, le troisième évènement, relève, quant à lui, d’une véritable opération de désinformation médiatique touchant à l’honneur de la Tunisie et des tunisiens.
J’explicite mon propos.
L’ensemble des organes de presse algérien ont publié à l’unisson ce dimanche 11 février 2012, une information insolite.
Il est rapporté par cette presse que, le 10 février 2012 des tunisiens se seraient dirigés vers la frontière algérienne, près de Kef, pour solliciter leur naturalisation algérienne, en brandissant des drapeaux algériens et chantant l’hymne algérien. Selon cette même presse, ces tunisiens tentaient d’échapper au désespoir et à la mal-vie.
Une petite recherche dans la presse tunisienne et internationale ne m’ont permis de retrouver nullement cette information absurde.
Par contre, je signale aux lecteurs, que, fin janvier 2006, des centaines d’algériens ont tenté d’entrer au Maroc à la hauteur de Oulad Sid El Abed, Wilaya de Tlemcen afin de demander l’asile au Maroc. Ils ont été stoppés par les services de sécurité algériens. Ces algériens, déçus de l’indécence de leur cadre de vie, brandissaient des drapeaux algériens.
De plus la photographie jointe par la presse algérienne sur ce soit disant évènement à la frontière algéro-tunisienne a été prise lors de l’évènement de la frontière algéro-Marocain, qui lui a fait le tour de la presse internationale.
Comme opération de désinformation c’est raté. A revoir vos bases messieurs les techniciens algériens.
A noter également, que cet évènement intervient également à la veille de la visite du Président tunisien en Algérie.
En conclusion, il apparait que les autorités algériennes ne portent pas dans leur cœur le plus haut responsable algérien et le peuple tunisien.
Il n’échappe à personnes que les galonnés algériens et les régents d’Alger constatent, jour après jour que leurs intérêts sont en danger et n’admettent pas que les démocraties se consolident dans les pays voisins.
Ils tenteront par tous les moyens à les déstabiliser afin de refuser au peuple algérien d’être pour la première fois de sa vie indépendant. Celle de 1962 lui a été confisquée.
Donc, le printemps tunisien est bien resté en travers de la gorge des autorités algériennes.

Commentaire de Farid Mnebhi à l’article Marzouki en Algérie : « Les attentes de la Tunisie sont importantes »