Dans un article publié le 10 janvier 2012, Mediapart retrace un nouveau récit de la journée du 15 janvier 2011, au lendemain du départ du pays de l’ex-président Ben Ali.
Cet article s’appuie sur un travail d’enquête de près d’une année, sur plusieurs témoignages directs ainsi que sur les documents du tribunal militaire tunisien qui a mené l’enquête au printemps et à l’été 2011.
Selon le compte-rendu de l’audition de Samir Labidi, ministre de l’information à l’époque, Ridha Grira aurait entamé une phase de manipulation visant à instaurer un climat de peur dans le pays. Cette décision a été prise, suite à la réunion de crise qui s’est tenue, au lendemain du 14 janvier 2011, au ministère de l’intérieur en présence de Mohamed Ghannouchi et Ahmed Friaa (ministre de l’intérieur, qui a remplacé Rafik Haj Kacem trois jours auparavant).
Voici un extrait «A midi, le 15/01/2011, le ministre de la défense m’a annoncé mot à mot: “La situation est grave : je ne sais pas ce qui se prépare dans le pays. Il y a des voitures qui tournent avec des armes. Il y a l’odeur d’un coup d’Etat. Des individus et des voitures armées. Les télévisions doivent sensibiliser les Tunisiens. On s’est mis d’accord pour que les médias fassent partie de la sensibilisation de la population, vu la gravité de la situation, et alerter contre les bandes armées qui pillent et tournent dans le pays. Il faut faire participer les citoyens à travers les médias, TV, radios, écrites, nationales et privées afin d’assister à la traque de ces bandes armées.”»
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