Les agents de la sûreté intérieure ont observé, jeudi, un sit-in devant le siège de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) pour réclamer une protection juridique de la profession, l’adoption de la loi sur l’indemnisation des accidents du travail et la révision de l’indemnité de risque.
Il est impératif de neutraliser l’institution sécuritaire, d’inscrire les droits des agents de la sûreté intérieure dans le texte de la Constitution et de redoubler d’efforts en vue de lutter contre la violence systématique exercée contre les institutions sécuritaire et militaire, ont clamé les protestataires.
L’essor de la Tunisie et la réussite de sa transition démocratique sont, intimement, liés à la réussite de l’institution sécuritaire, ont-ils indiqué, faisant remarquer que la lutte contre le terrorisme est une responsabilité commune.
Bien que les sécuritaires sont la cible d’agressions et de menaces, leur moral est au plus beau fixe, a déclaré à l’Agence TAP, le porte-parole du syndicat national des forces de la sûreté intérieure, Chokri Hamada, réaffirmant la détermination à relever les défis posés.
Il a appelé les forces vives du pays à être aux côtés de l’institution sécuritaire en vue de réaliser leurs revendications légitimes, dont l’institution de mécanismes juridiques permettant de protéger l’agent de l’ordre lors de l’exercice de sa mission. Pour sa part, le secrétaire général du syndicat national des forces de sûreté intérieure, Nabil Ayari a indiqué que le syndicat a appelé au sit-in, sans préjudice de la marche régulière du travail, afin de lancer un signal fort à la Constituante pour réactiver les revendications légitimes des sécuritaires.
La Constituante assume une pleine et entière responsabilité dans le traitement du dossier sécuritaire, a-t-il précisé, mettant en garde contre l’amplification du phénomène de violence contre les sécuritaires qui ne cesse de menacer leurs vies et leurs familles. Le traitement du dossier sécuritaire est une nécessité impérieuse a estimé le syndicaliste Issam Dardouri, affirmant l’absence d’une volonté politique de traiter convenablement ce dossier qui, a-t-il dit, menace l’intégrité territoriale de la Tunisie.
Le sit-in est une occasion pour lancer un cri d’alarme afin d’agir promptement suite aux évènements de Jebel Chaambi, a souligné Maher Hanin, du parti Al-Joumhouri qui s’est joint aux protestataires avec d’autres représentants de partis et organisations de la société civile pour leur exprimer leur soutien. Maher Hanin a mis l’accent sur la nécessité de voir l’autorité sécuritaire assumer sa mission républicaine en période post-révolutionnaire, pour lutter contre le terrorisme.
Pour le Constituant, Mongi Rahoui, du Parti des patriotes démocrates unifié, l’agent de la sûreté est marginalisé et se trouve privé de ses droits essentiels, soulignant l’impératif à ce que l’appareil sécuritaire soit au service du citoyen et non un instrument au service des agendas politiques. Pour le Constituant Mahmoud Baroudi, il importe d’offrir la protection juridique à l’agent de la sûreté à travers la réforme de l’institution sécuritaire et la constitutionnalisation du statut de la police républicaine. Une réunion aura lieu entre une délégation du syndicat national des forces de la sûreté intérieure et la première vice-présidente de l’ANC, Meherzia Labidi, pour faire la lumière sur les revendications des sécuritaires.