Un exercice de style ? Tout juste un moyen pour sortir des sentiers battus sans prétendre détenir la vérité ou être dans le secret des dieux. Une petite question posée sur un réseau social pour sonder l’opinion de quelques dizaines de facebookers éclairés sur les 10 hommes qui bloquent la transition démocratique en Tunisie. Parmi eux, aucun n’est le visionnaire que mérite la Tunisie.
-6-Habib Khedher, celui qui tient la Constitution en otage
Il est vrai que les voyages par trop fréquents de Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, n’œuvrent pas pour activer le processus d’achèvement de la constituante. Reste que c’est Habib Khedher, député Ennahdha et rapporteur général de la Constitution, président de la commission de coordination et de rédaction à l’Assemblée Nationale Constituante, qui souffle le chaud et le froid en matière d’orientations politiques et choix constitutionnels. C’est d’ailleurs lui qui sort toujours pour déclarer l’air de rien que le parachèvement de la rédaction de la nouvelle Constitution ne se fera pas dans les délais prévus. C’est-à-dire ceux proclamés à maintes reprises par le chef du gouvernement ou tout récemment par Mustapha Ben Jaâfar qui promettait à Genève une constituante pour fin avril.
Pour Habib Khedher, les raisons de la lenteur de la rédaction de la Constitution ne manquent pas. Des fois, ce sont les membres des commissions constitutionnelles qui n’auraient pas achevé leur travail, d’autres la rédaction des différents articles qui ne s’est pas faite dans le respect de la forme. C’est d’ailleurs son argument préféré comme la fois où l’on devait décider de qui devait avoir les prérogatives concernant la sécurité nationale, le président de la République ou le chef du gouvernement. La Commission avait voté pour le premier mais Habib Khedher avait estimé qu’il revenait à la commission de coordination et de rédaction de reprendre le texte en faisant pencher la balance pour que les prérogatives sécuritaires aillent vers le chef du gouvernement. Ceci avait soulevé un tollé auprès des constituants qui l’avaient rappelé à l’ordre lui indiquant que sa commission n’avait pas droit sur le fond.
Résultat, retour case départ pour voter sur les prérogatives de la commission présidée par M. Khedher, doit-elle statuer sur le fond et la forme ou seulement sur la forme : « Ceci n’est qu’un petit exemple, estime un député, d’autres sont encore plus édifiants, mais plus que tout, Habib Khedher tient à défendre son grand idéal à lui : introduire la Chariaâ dans la Constitution tunisienne et il prend son temps se délectant de l’impatience des démocrates et du peuple tunisien. L’essentiel pour lui, c’est d’atteindre son objectif…”!!
La suite, bientôt
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Politique – Economie – Société : Les 10 qui bloquent la Tunisie