Les 10 qui bloquent la Tunisie : N°1. Rached El Ghannouchi, le moins aimé

Un exercice de style ? Tout juste un moyen pour sortir des sentiers battus sans prétendre détenir la vérité ou être dans le secret des dieux. Une petite question posée sur un réseau social pour sonder l’opinion de quelques dizaines de facebookers éclairés sur les 10 hommes qui bloquent la transition démocratique en Tunisie. Parmi eux, aucun n’est le visionnaire que mérite la Tunisie.

Réponses mitigées, le nombre de personnes pointées du doigt dépasse la dizaine que nous avions mises comme critère. Un consensus autour  d’un personnage placé premier de la classe : Rached El Ghannouchi. En  hors classe ? Un certain Radwan Masmoudi, l’homme des lobbyings et président du Centre d’Etudes sur lIslam et la Démocratie (CEID) qui a dirigé des années durant le Centre d’islam et démocratie basé à Washington DC. Celui qui a déambulé pendant des années dans les couloirs du Congress et sénat Américain, travaillant presque au corps à corps les sénateurs et congressmen et défendant avec détermination l’utilité d’un régime islamiste modéré en Tunisie pour servir au mieux leurs intérêts dans la région. L’homme est ambitieux et n’a pas caché son désir de devenir ambassadeur de Tunisie à Washington, quitte à renoncer à sa nationalité américaine en attendant… peut être une investiture suprême ?  L’enfant chéri des States serait aujourd’hui et selon certaines rumeurs  en disgrâce car il aurait, semble-t-il, promis aux maîtres du monde des compétences qui n’existaient pas et un modèle islamiste modéré dont il n’arrive pas lui-même à en définir les contours ni à le traduire sur terrain malgré toutes ses conférences et ses déclarations d’intention.

tunisie_directinfo_politique-economie-societe-les-10-qui-bloquent-la-tunisie_rached-ghannouchi

N°1 : Rached El Ghannouchi, de loin le moins aimé en Tunisie

Ensuite et parmi les personnes « classables » en haut du pavé, on trouve le fameux Rached El Khrigi, chouhira Ghannouchi en référence à Ghannouch sa région natale sise tout près de Gabès.  Pourquoi cet homme admiré, déifié par ses militants partisans, est-il haï par un grand nombre de Tunisiens ? Réponse: cet homme est machiavélique, s’il recule, c’est pour mieux avancer, s’il capitule, c’est pour mettre à genoux ses adversaires. Sa démarche est fourbe et sournoise. Il n’est pas pressé, lui  qui avait planifié depuis des années son retour en Tunisie, se faisant appuyer par un certain Sakher Materi qui a bien balisé le terrain pour lui et ses acolytes et qui est aujourd’hui récompensé par une retraite dorée aux Seychelles.

Devinez planifié par qui ?

Pire que tout, ce qui a rendu le verdict du refus Ghannouchi, définitif, chez un grand nombre de Tunisiens, c’est son double ? Triple langage. Le Dr Jeckyl an Mister Hide tunisien en a fait baver à ceux qui ont cru à ces discours de tolérance, d’ouverture et de démocratie. C’est simple, R.G sert à la carte selon l’auditoire qui se trouve devant lui. Aux démocrates, il défend à mort, les valeurs de démocratie, multipartisme et libertés; aux salafistes, il promet la chariaâ à moyen terme; à ses disciples, il promet le pouvoir à tous les coups. Son projet initial reste toujours d’actualité : une théocratie made in Tunisia et si besoin est, le modèle soudanais pourrait toujours servir d’exemple. Hassan Al Tourabi n’est-il pas son grand ami ?

A.B.A

A demain pour la suite

Lire aussi:

Politique – Economie – Société :Les 10 qui bloquent la Tunisie
L’autre portrait d’un « Faucon » d’Ennahdha : Habib Ellouze
Tunisie : Ennahdha ne s’opposera plus à l’universalité des droits de l’Homme dans la Constitution