Dans une interview accordée à radio Mosaïque Fm, le professeur de droit constitutionnel, Kais Saied a indiqué que d’après une source gouvernementale, le montant exigé des 460 hommes d’affaires interdits de voyage est situé entre 10 et 13,5 milliards de dinars, soit près de la moitié du budget de l’État tunisien.
Il a rappelé avoir présenté, en mars 2012, une proposition portant sur la réconciliation judiciaire avec les hommes d’affaires impliqués dans la corruption pendant l’ancien régime, à plusieurs organisations, dont le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Il s’agit de leur faire financer des projets de développement dans des régions “pauvres” et ce dans le cadre de la justice transitionnelle.
Un classement des 264 délégations, de la plus pauvre à la moins pauvre, ainsi qu’un autre classement des hommes d’affaires, du plus impliqué dans la corruption au moins impliqué, seraient utilisés pour attribuer les projets de développement et besoins de la population à satisfaire aux hommes d’affaires.
Par ailleurs, le professeur en droit constitutionnel s’est dit étonné que le nombre de ces hommes d’affaires ait baissé de 640 à 40, craignant la présence de certains d’eux au sein du gouvernement.
«Pourquoi est-ce que le nombre des hommes d’affaires interdits de voyage a changé?», s’est-il demandé.
D’ailleurs, lors dune conférence de presse, tenue vendredi 15 mars 2013, à cité Ettadhamen, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, s’est dit favorable à la proposition de Kais Saied.
«Les hommes d’affaires sont stigmatisés et qualifiés de «Trabelsi» et de «traitres», alors qu’une majorité d’entre eux est patriote et honnête», a-t-il dit.
Interrogé par l’agence TAP, le chef du gouvernement Ali Laârayedh a indiqué qu’il établira «tout arrangement possible dans le cadre de la loi» avec les hommes d’affaires qui font l’objet d’une mesure d’interdiction de voyage, et ce dans l’objectif de lever tous les obstacles à la promotion de l’investissement et à la reprise de l’économie nationale».
Certains dossiers sont aujourd’hui entre les mains de la justice, a-t-il dit, estimant que les procédures judiciaires et les rouages juridiques «peuvent entraver cette démarche».
De son côté, Mohamed El Hedi Zaiem, professeur à l’Université de Carthage, a indiqué à notre confrère Leaders que la proposition de conciliation avec les hommes d’affaires présente des contraintes à l’investissement, à savoir la capacité de réalisation, la question des débouchés et la dépendance par rapport aux ressources extérieures.
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