Quel avenir de l’Enseignement en Tunisie ?

Vous touchez l’essentiel du problème en soulevant cette question. Pour la solutionner en partie au moins, il faut aller direct au but et attaquer la racine du mal. Notre enseignement va en courbe croissante du primaire au secondaire puis décroit au niveau du supérieur avec une pente qui varie selon la spécialité.

D’un côté, il faut commencer par supprimer l’élitisme dans les lycées qui n’a préparé que des robots sans âme; en créant des lycées pilotes, on a institué un clivage dans la cervelle de nos jeunes, devenus complexés.

De l’autre côté, on constate déjà l’échec de ces lycées dans leur mission et qui ont fait une majorité de diplômés du supérieur, déprimés, naïfs et sans imagination (votre chiffre de 4.8% de diplômés et 19% de non diplômés est éloquent), car on ne leur a pas laissé du temps pour s’épanouir un tant soit peu dans leur jeunesse. Il faut alléger les programmes et aller à l’essentiel en leur laissant du temps libre pour s’épanouir, pratiquer du sport, la culture sous ses divers angles. Cela les aidera à s’équilibrer dans leur psychisme une fois adultes diplômés et ne seront que bénéfiques en premier pour eux même ensuite pour le pays.

Puis l’autre volet, il faut une formation pratique au cours de leurs études qu’il faut légiférer et pour leur application, trier des encadreurs de vocation dans chaque domaine pour encadrer ces jeunes poulains(actuellement les stages pratiques sont inexistants ce qui a donné ce gâchis, ou bien si ils existent c’est le mal encadrement total et le stagiaire est laissé à son propre sort, désœuvré, à tort ou à raison, or c’est au cours de ces stages que naissent les bonnes idées et les projets).

Avec ces mises au point qui ne coûtent rien pour la collectivité, vous allez voir ce pays décoller de ce sous-développement et de cette inadéquation études-travail, devenue chronique; c’est une honte pour un pays qui a misé essentiellement sur l’intelligence de ses sujets dès l’aube de l’indépendance.

Commentaire à l’article Tunisie-Enquête employabilité : l’Université vit dans l’ignorance du monde de l’entreprise