Fermeture de Leoni à Mateur : L’UTICA monte au créneau et dénonce l’irresponsabilité du syndicat de Sahbani

L’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), “préoccupée par les évènements qui ont conduit à la décision de fermeture du site Leoni-Mateur- Nord”, a dénoncé dans un communiqué rendu public samedi, “les pratiques irresponsables qui mettent en danger l’activité industrielle et la stabilité sociale du pays et aussi la crédibilité de l’action sociale”.

D’après l’UTICA, “la crise de l’usine Léoni à Mateur est imputée au comportement personnel et irresponsable du représentant de l’Union des Travailleurs de Tunisie (UTT), Moonem Darragi, qui veut se mettre au-dessus de la loi et des règles de bonne conduite”. Celui-ci privilégie, selon le communiqué de l’UTICA, “le recours à la violence et à la menace aussi bien vis à vis des responsables de l’entreprise que des autres employés”.

Le patronat tunisien constate, par ailleurs, que “le conflit provoqué à Mateur ne relève aucunement de revendications sociales ni de blocage de négociations de la part de l’employeur”. Pour rétablir la situation dans l’entreprise, L’UTICA a affirmé qu’elle est en relation directe avec le Groupe Leoni, et s’est dite prête à participer à toute action constructive dans la perspective de trouver une solution.

Elle a lancé, par ailleurs, un appel à toutes les parties (Société Civile de la région, autorités régionales nationales (ministères de la défense, de l’intérieur, de l’industrie et des affaires sociales, partenaires sociaux), pour qu’elles se mobilisent et dénoncent ces agissements irresponsables en vue de rétablir un climat de travail serein dans la région. La partie syndicale, estime pour sa part que “la décision de fermeture était une surprise”, dans un communiqué signé par le secrétaire général du syndicat de l’usine Léoni à Mateur- Nord relevant de l’UTT, Moonem Darragi.

“L’administration a décidé de fermer l’usine, sans avis préalable et sous de faux prétextes qui n’ont aucune relation avec les conditions de travail au sein de l’usine”.

Selon M. Darragi, “l’administration avait une intention implicite de délocaliser l’usine et de priver la région de Mateur de plus de 3000 emplois, et ce à travers des provocations, des sanctions injustifiées des employés et aussi des menaces répétées de fermer le site”.

Le syndicat de l’usine avait tenu, selon le communiqué, une conférence de presse, le 26 janvier 2012, au cours de laquelle il a jeté la lumière sur la situation véritable au sein de l’entreprise.

Suite à ce point de presse, “le directeur de l’usine avait démenti, dans des déclarations aux médias, l’observation d’un sit-in à l’usine et nié toute intention de la fermer, tout en parlant de revendications excessives des ouvriers”. ” Il a même confirmé la volonté de développer davantage le site et d’y créer de nouveaux emplois”, a avancé le secrétaire général du syndicat de Léoni-Mateur- Nord dans ce communiqué.

“Nous rendons la direction responsable des résultats négatifs pouvant découler de la fermeture de l’usine”, a écrit encore M. Darragi, appelant celle-ci à revenir sur cette décision et à traiter avec les employés en tant que véritables partenaires “concernés par l’intérêt de l’entreprise”.

“Le syndicat de l’usine est prédisposé à continuer le dialogue et les négociations”, a conclu, le représentant de l’UTT dans son communiqué.

Le Groupe Leoni est le premier employeur privé (14000 salariés) en Tunisie. Il opère dans le pays depuis les années 70 dans le câblage automobile et fournit de grandes marques internationales. Son site à Mateur emploie, à lui seul, 2300 personnes.

WMC/TAP