Le secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, a indiqué que les commentaires suscités par les propos qu’il avait tenus dimanche lors d’un meeting à Sousse sur « le 6èmecalifat » se fondent sur une « amputation » du texte de son discours par la suppression d’une phrase.
« L’emprunt du mot califat s’inspire des principes de notre patrimoine politique et de la civilisation de la société tunisienne à laquelle nous appartenons et dont nous sommes fiers: les principes de justice, de sincérité, de liberté et de loyauté », a déclaré Hamadi Jebali.
Il a affirmé que le mouvement Ennahdha a opté pour un régime républicain démocratique qui s’appuie sur la seule légitimité du peuple après des élections libres et loyales dans le respect des libertés et des droits, et sur la base de l’alternance pacifique au pouvoir.
S. Dilou, qui était présent à ce meeting, avait déclaré sur les ondes de Shems FM que Hamadi Jebali parlait des valeurs sociales sous le 5ème califat d’Omar Ibn Abdelaziz, et qu’il ne faut surtout pas “prendre le discours de Jebali pour un discours religieux”.
Il a rappelé que le Mouvement Ennahdha s’est engagé à respecter le régime républicain de la Tunisie mentionné dans l’article 1 de la Constitution de 1959.
Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri, a déclaré, pour sa part, sur les ondes de Mosaïque FM que les propos de Hamadi Jebali concernant le 6ème Califat ont été sortis de leur contexte et détournés pour des calculs politiques, et réitère l’appel à une société civile.
Réagissant sur les propos de Hamadi Jebali, Mohsen Marzouk, secrétaire général de l’Institution arabe de la démocratie, a déclaré sur les ondes de Shems Fm, que : « Hamadi Jebali, en tant que candidat au poste de Premier ministre, devrait faire preuve de plus de réserve dans ses propos et tenir compte des craintes des 63% des Tunisiens qui n’ont pas voté pour le mouvement Ennahdha ».
Quant à M. Ryadh Mouakhar, membre du bureau politique du parti Afek Tounes, il s’est voulu rassurant. Invité sur les ondes de la radio ExpressFm, il a tenu à distinguer entre le discours politique mobilisateur du parti Ennahdha et son programme politique qui, lui, prône la mise en place d’un Etat civil devant consacrer l’alternance, la démocratie et la citoyenneté responsable.
Invité sur Mosaïque Fm, Samir Ben Amor, membre du bureau politique du Congrès Pour la République, considère que l’évocation du 6ème Califat par Hamadi Jebali est une erreur et rappelle que le CPR est pour une société civile.
Dans une déclaration, faite à ce propos à la radio Mosaïque Fm, Khemaïs Ksila, membre du bureau politique d’Ettakatol, a tenu à préciser qu’il ne s’agit point d’une rupture, mais plutôt d’un message à l’opinion publique et aux adhérents du parti et d’un avertissement transmis par son parti qui n’admet pas ce genre de propos tenus par Hamadi Jebali, très probablement futur Premier ministre.
En effet, ajoute M. Ksila, «il est inadmissible de parler de reconquête d’Al Qods et de 6ème Califat, alors qu’en Tunisie, on parle des principes devant régir la deuxième République ».