Le spécialiste en fiscalité, Mohamed Salah Ayari, a tiré la sonnette d’alarme quant à l’ampleur du phénomène de l’évasion fiscale en Tunisie, estimée à environ 50 %. Dans une intervention sur les ondes d’Express FM, il a souligné la nécessité urgente de renforcer les moyens matériels et humains de l’administration fiscale afin de lutter plus efficacement contre ce fléau.
Actuellement, le pays ne compte que 2 300 agents de contrôle fiscal, un chiffre jugé insuffisant, représentant seulement 2,5 % des effectifs nécessaires selon lui. Il plaide ainsi pour un doublement de ce nombre afin d’atteindre au moins 4 500 à 5 000 agents. Mohamed Salah Ayari insiste également sur l’importance de la numérisation des services fiscaux et l’amélioration des prestations destinées aux contribuables, de manière à encourager le civisme fiscal. Il propose, entre autres, de relier en temps réel le service de légalisation des signatures des municipalités aux services fiscaux pour une meilleure traçabilité.
Enfin, il rappelle que 70 % des recettes de l’impôt sur le revenu proviennent des prélèvements à la source supportés par les salariés, ce qui illustre l’absence d’équité fiscale et la nécessité d’élargir la base des contribuables pour alléger la charge pesant sur les seuls employés.