Deux études scientifiques récentes, menées par des équipes des universités de Tor Vergata à Rome et d’Exeter au Royaume-Uni, révèlent que les premières traces de chats domestiques en Europe remontent à des milliers d’années après l’avènement de l’agriculture, et qu’ils ne proviennent pas du Moyen-Orient comme on le pensait auparavant, mais bien de la Tunisie, en Afrique du Nord.
Grâce à l’analyse génétique de 70 génomes anciens et 17 génomes récents, ainsi qu’à l’examen de restes de chats issus de 97 sites archéologiques, les chercheurs ont identifié deux vagues majeures d’introduction : la première, vers le IIe siècle avant J.-C., a vu l’arrivée de chats sauvages nord-africains en Sardaigne, tandis que la seconde, entre le Ier et le Ve siècle de notre ère, a coïncidé avec la diffusion de chats aux caractéristiques domestiques dans toute l’Europe, tous issus de lignées tunisiennes. Une autre étude, portant sur plus de 2400 ossements félins retrouvés dans 206 sites européens, a confirmé la présence de chats domestiques en Grande-Bretagne dès l’âge du fer, bien avant l’expansion romaine. Ces découvertes repositionnent la Tunisie comme un berceau central de la domestication du chat, ayant joué un rôle clé dans leur dispersion progressive vers l’Europe.