Procès politiques en Tunisie : l’appel à la grève des avocats face à l’injustice

L’avocat Saber Al-Abidi a exprimé ses préoccupations concernant l’absence de garanties pour un procès équitable dans les affaires politiques et celles liées aux libertés d’opinion en Tunisie. Dans une déclaration au journal Al-Arabi Al-Jadeed, il a affirmé être favorable à un boycott collectif des accusés et des avocats tant que les conditions d’un procès juste ne seront pas garanties.

Il a souligné que les efforts des avocats, qu’il s’agisse des visites répétées, des désignations ou des plaidoiries, ne mènent pratiquement à aucun résultat concret. Selon lui, la présence des avocats dans les salles d’audience ressemble désormais à un rôle forcé dans une “pièce de théâtre”. Il a ajouté que même si les avocats plaident ou non, la conclusion reste la même. L’avocat a pris l’exemple du procès de son client, le vice-président du mouvement Ennahdha, Noureddine Al-Bahiri, qui a été condamné à dix ans de prison malgré l’absence de preuve concernant la publication d’un post sur les réseaux sociaux. Ce cas a soulevé des questions sur la justice en Tunisie, surtout après que de nombreux avocats se soient retirés en raison du manque de conditions d’un procès équitable. Depuis février 2023, plusieurs arrestations de journalistes, militants et politiciens ont eu lieu, ce qui a fortement impacté les libertés dans le pays. L’opposition accuse le président Kaïs Saïed d’utiliser le système judiciaire pour réprimer ceux qui s’opposent aux mesures exceptionnelles instaurées depuis le 25 juillet 2021.