Lotfi Hamadi, jeune entrepreneur tunisien et fondateur de l’association “Wallah We Can”, s’est récemment retrouvé au cœur d’une controverse suite à la publication d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, il avait dénoncé la présence d’un drapeau turc flottant sur un bâtiment de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT). Ce signalement a conduit à la mise en garde à vue de quatre responsables de l’administration en question, un développement qui a vivement révolté Hamadi.
Dans un statut Facebook, Lotfi Hamadi s’est insurgé contre ce qu’il considère comme une dérive sécuritaire et une preuve de l’incompétence généralisée des services publics. Il a exprimé son étonnement face à la décision des autorités de placer en détention quatre personnes, non pas pour une faute grave, mais simplement pour avoir confondu le drapeau tunisien avec celui de la Turquie. Selon lui, cet incident démontre l’incapacité des responsables à gérer des situations pourtant simples et témoigne d’une gestion bureaucratique défaillante.
Hamadi est allé plus loin dans sa critique, dénonçant le climat général de régression que traverse la Tunisie. Il a fustigé l’état déplorable des services publics, qu’il s’agisse des écoles, des hôpitaux ou des infrastructures de base. Selon lui, les citoyens se retrouvent constamment à la merci des interprétations arbitraires des fonctionnaires, plutôt que de bénéficier de services conformes à la loi. Il a également souligné les disparités criantes entre les régions, où certaines souffrent de coupures d’eau et d’électricité alors que d’autres profitent de ressources abondantes, notamment pour remplir des piscines ou éclairer des routes en plein jour.
Lotfi Hamadi a dressé un tableau sombre de la Tunisie actuelle, un pays, selon lui, en proie à la régression à tous les niveaux. Il déplore la fermeture progressive des entreprises, étranglées par des lois obsolètes, l’émigration massive des diplômés, désespérés par le manque d’opportunités, et la fuite dramatique de citoyens, parfois au péril de leur vie, cherchant une existence meilleure ailleurs. Pour Hamadi, la situation est intolérable : plutôt que de réformer et de redresser le pays, les autorités se contentent de fermer les yeux sur les véritables problèmes, tout en enfermant ceux qui osent les dénoncer.
Cette affaire reflète un malaise plus profond en Tunisie, où les symboles nationaux et les valeurs républicaines sont souvent utilisés comme outils de diversion face à des crises socio-économiques non résolues. Lotfi Hamadi, par sa prise de position, ne cherche pas simplement à critiquer, mais à éveiller les consciences sur une Tunisie en perte de repères, appelant à une réforme profonde et urgente des institutions pour répondre aux besoins des citoyens et non aux caprices d’une bureaucratie dépassée.