Tunisie : Le SNJT dénonce la pénalisation des journalistes

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a dénoncé dans un communiqué publié, jeudi, une tendance de la justice tunisienne à incriminer la liberté d’expression dans l’espace numérique et à poursuivre les journalistes et des animateurs pour des contenus critiques sur les politiques publiques.

Dans ce contexte, le SNJT s’interroge sur la non application du décret 115 dans le traitement des affaires liées à la diffusion et à la liberté d’expression critiquant à ce propos “une politique pénale qui a pour but de restreindre la liberté d’expression. ”

Selon la même source, le traitement judiciaire des affaires liées à la liberté d’expression génère un climat tendu qui consolide un discours unilatéral entravant la plaralité et l’indépendance des médias et frappe de même les principes constitutionnelles qui consacrent les droits et les libertés”.

Le syndicat a dans le communiqué souligné sa solidarité aux journalistes Bourhène Bessaies et Mourad Zeghidi exprimant sa disposition à entreprendre toutes les actions légales de protestation pour défendre la liberté de la presse et d’expression refusant, à cet égard, les lois et les législations “non démocratiques et non constitutionnelles” à l’instar du décret 54.

Rappelons que la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Tunis a condamné hier mercredi les journalistes Bourhène Bsaïes et Mourad Zeghidi à un an de prison chacun conformément aux dispositions de l’article 24 du décret-loi 54 de 2022 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.

Dans une première affaire, les deux hommes ont écopé de six mois de prison pour « avoir sciemment utilisé les réseaux et les systèmes d’information et de communication » aux fins de « produire, répandre, publier, transmettre et élaborer des informations erronées et de fausses rumeurs, dans le dessein de porter préjudice aux droits d’autrui et de nuire à la sécurité publique”.

Dans la seconde affaire, une peine de six mois supplémentaires a été infligée à chacun sur fond « d’utilisation des systèmes d’information et de diffusion d’informations comportant l’attribution de données infondées visant à diffamer autrui et à porter atteinte à sa réputation et lui nuire financièrement ou moralement ».