L’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture (INPT) a effectué plus de 30 visites dans les prisons, centres de détention et centres d’accueil, et ce, soit d’une manière spontanée et à titre préventif, soit décidées sur fond de plaintes déposées, a indiqué le président de l’instance Fathi Jarray.
Dans une déclaration samedi à l’agence TAP Jarray a indiqué que l’Instance a transmis, depuis 2016, plus de 100 plaintes concernant des violations auprès du ministère public.
L’INPT se penche sur la rédaction d’une série de rapports portant sur la situation des personnes fragiles admises dans les centres de détention ainsi que sur les services de soins dans les prisons a-t-il expliqué.
Il a indiqué, dans ce sens, que le rapport couvrant période entre 2018 et 2021 sera publié fin juin 2024 à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture célébrée le 26 juin de chaque année.
Toutes les prisons tunisiennes souffrent de surpopulation ce qui entraine la détérioration de l’état de santé des détenus et des agents de prison a-t-il alerté. Selon lui, l’encombrement s’explique par recours facile aux peines privatives de liberté. Et pour cause, 70% des prisonniers sont en détention provisoire et attendent d’être jugés.
Sur un autre plan, le président de l’instance a souligné que malgré les tentatives d’améliorer les conditions d’incarcération et de moderniser l’infrastructure des centres de détention Et de poursuivre, les dépassements persistent. Il a cité le non respect des garanties procédurales pour le suspect dont, notamment, son droit d’être assisté par un avocat.
L’INPT a transmis plus de 100 plaintes de violation auprès du ministère public depuis le démarrage de ses travaux en 2016, sans que les autorités judiciaires n’aient statué sur aucune des affaires jusqu’à ce jour, a-t-il encore noté.
L’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (INPT) est une instance publique indépendante dotée de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière.
Sa mission principale est d’organiser des visites aux centres d’arrêt et de détention, la diffusion d’une culture de lutte contre la torture, la collecte des données, l’accueil des plaignants et le recueil de leurs témoignages. Elle représente, par ailleurs, une instance consultative.
Fondée en 2013, l’Assemblée des Représentants du Peuple a élu en 2016 les membres de cette Instance. Sa création s’inscrit dans le cadre de l’adhésion de la Tunisie à une série de conventions internationales et de protocoles facultatifs relatifs à la lutte contre la torture et à la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.