Bab el-Mandeb : Un point chaud géopolitique aux conséquences mondiales

Le détroit de Bab el-Mandeb n’a pas quitté les gros titres depuis que le groupe houthi au Yémen a proféré des menaces à l’encontre des navires israéliens traversant la mer Rouge à la suite de la guerre dans la bande de Gaza.

Au cours des dernières semaines, le groupe a effectivement ciblé des navires traversant le détroit, suscitant une inquiétude internationale quant au sort du commerce mondial qui le traverse.

Le littoral yéménite borde le détroit de Bab el-Mandeb, un passage étroit entre le Yémen et Djibouti, à l’extrême sud de la mer Rouge, le reliant au golfe d’Aden et à la mer d’Arabie.

Le détroit, situé entre le Yémen et Djibouti, sépare les continents asiatique et africain tout en se trouvant au centre des cinq continents.

Sa particularité réside dans sa connexion à la mer Rouge, au golfe d’Aden, à la mer d’Arabie d’un côté, et à la mer Méditerranée de l’autre. Il a une largeur d’environ 30 km et est divisé par l’île de Perim en deux canaux, l’est ayant une largeur de 3 km et une profondeur de 30 mètres.

C’est l’un des passages maritimes les plus fréquentés au monde, transportant près d’un cinquième de la consommation mondiale de pétrole. En raison de sa position géopolitique cruciale au Moyen-Orient, il est riche en ressources énergétiques, considérées comme la vie même de l’Europe, des États-Unis et du monde, selon une étude du site “south24”.

Son importance a également augmenté en raison de son lien avec le canal de Suez et le détroit d’Hormuz, où les exportations et les produits du Golfe en provenance d’Asie de l’Est passent, ainsi que les pétroliers, totalisant environ 3,5 millions de barils par jour.

En cas de fermeture de ce passage crucial, les pétroliers devraient contourner le continent africain via le cap de Bonne-Espérance au lieu de passer par le canal de Suez, entraînant une augmentation considérable des coûts de transport du pétrole.

Il est à noter que le groupe houthi au Yémen a régulièrement proféré des menaces contre les navires israéliens en mer Rouge, notamment avec l’escalade des craintes d’élargissement de la guerre entre Israël et les factions palestiniennes à Gaza depuis le 7 octobre dernier.

Dans une déclaration le mois dernier, le groupe a annoncé qu’il “ciblerait tous les types de navires, qu’ils portent le drapeau israélien, soient exploités par des sociétés israéliennes ou appartiennent à des sociétés israéliennes”.

Il a également mis ses menaces à exécution en attaquant des navires israéliens, accompagnant cela d’attaques de missiles balistiques et de drones sur des sites israéliens, dont des cibles militaires dans la ville d’Eilat, qui borde la mer Rouge.

Le groupe a réitéré à plusieurs reprises son intention de continuer à cibler Israël avec des missiles et des drones jusqu’à ce que l’attaque contre Gaza cesse.