Gafsa-Elections : Des carences structurelles et de dévelppemen en contraste avec un potentiel naturel prolifère

Situé au sud-ouest du pays, le gouvernorat de Gafsa est le point de jonction de cinq gouvernorats (Sidi Bouzid, Kasserine, Kébili, Gabès et Tozeur) et constitue également un corridor économique reliant le nord au sud et l’est du pays à sa partie ouest.

Selon le nouveau découpage territorial, le gouvernorat de Gafsa appartient au quatrième district qui inclut également le gouvernorat de Sidi Bouzid, Tozeur et Sfax. La région s’étend sur une superficie de 7807 km2, soit 5% de la superficie de la Tunisie.

Administrativement, le gouvernorat de Gafsa se répartie sur 13 délégations et 83 imadas, peuplés par 355341 habitants, d’après les chiffres publiés en janvier 2023 par l’Institut National de la Statistique (INS).

Sur le plan de l’indice de développement, Gafsa se classe au 17ème rang sur un total de 24 gouvernorats et au 12ème au niveau de l’indice d’attractivité des régions, selon les données de l’INS.

Des ressources naturelles pléthoriques

La région recèle d’importantes ressources et richesses naturelles, avec environ 574 mille hectares des terres agricoles dont 320 mille ha de pâturages et 248 mille ha de terres arables.

Le secteur agricole à Gafsa dépend de deux activités principales, la culture des arbres fruitiers, notamment des oliviers, pistaches et dattes (plus 100 mille ha) ainsi que l’élevage de bétail, avec un cheptel composé d’environ 12 mille têtes bovines et 250 mille têtes ovines.

Depuis plus d’un siècle, le gouvernorat de Gafsa est également connu pour son caractère minier. L’extraction et la production de phosphate y sont considérées parmi les activités économiques les plus importantes en termes de production, d’emploi et d’exportation.

En effet, la production du phosphate commercial avait atteint 8 mille tonnes en l’année 2010, avant de régresser de manière aiguë en 2011 à 3,5 millions de tonnes, en raison des troubles sociaux.

Le bassin minier dans la région englobe 6 délégations, à savoir Metlaoui, Redeyef, Om Larayes, Kef Eddour, Kef Chfayer ainsi que M’dhila laquelle abrite une usine de production d’engrais triphosphatés dont la majeure partie est destinée à l’exportation à un rythme annuel d’au moins 400 mille tonnes avant 2010 pour baisser à 150 mille tonnes après 2011.

Problèmes de développement profonds en attente de traitement

En dépit de sa situation géographique, ses ressources naturelles et son activité agricole et minière, la région se heurte depuis plusieurs décennies à de problèmes structurels de développement qui freinent sa transformation en un pôle économique agricole et industriel prospère.

Des difficultés qui se sont aggravées après 2011, en raison de l’instabilité sociale ayant sévi et pesé d’un poids accablant sur les secteurs des phosphates et des engrais et sur le climat d’investissement et la création de postes d’emploi dans la région.

Dès lors, le gouvernorat de Gafsa se classe au premier rang national en termes de chômage, soit un taux général de 26%, contre une moyenne nationale de 15%, notamment auprès des diplômés universitaires (41%).

Selon un rapport élaboré par la direction du développement régional en 2022, la situation économique à Gafsa a également été caractérisée ces dernières années par une forte baisse des activités économiques, une stagnation de la production et par la cessation d’activités d’un grand nombre d’entreprises du secteur privé, avec son corollaire de licenciements de masse.

Afin de surmonter l’ensemble de ces carences, le même rapport préconise une série de remèdes, dont, l’amélioration des infrastructures, le rapprochement des services publics des citoyens, la promotion de la qualité du transport, de l’éducation et du système de santé.

Il est question également de promouvoir la situation environnementale, notamment dans les zones du bassin minier, et, en créneau prioritaire, l’amélioration de la qualité de l’eau potable.

Parmi les recommandations aussi, la revitalisation de l’aéroport de Gafsa-Ksar, le développement du réseau routier et le renforcement de l’exploitation de la bande frontalière avec l’Algérie en travaillant à stimuler les investissements dans le secteur du tourisme.