Mondial hivernal, première édition accueillie par un pays arabe et dernière édition à 32 équipes. Autant de facteurs qui font de la Coupe du Monde Qatar 2022 une édition inédite et exceptionnelle.
Mais l’un des éléments les plus importants distinguant le Mondial qatari est l’entrée en scène historique, pour la première fois, de l’arbitrage féminin, après plus de 90 ans d’attente.
En effet, pour la première fois de l’histoire de la compétition, la Fédération internationale de football (FIFA) a retenu 3 femmes parmi les 36 arbitres principaux désignés pour officiers les rencontres de la Coupe du Monde.
Il s’agit de la Rwandaise Salima Mukasanga, de la Japonaise Yoshimi Yamashita et de la Française Stéphanie Frappart, en plus de 3 arbitres assistantes.
Ainsi, Salima Mukasanga a réussi à graver son nom dans l’histoire du football mondial en devenant la première femme à officier un match de Coupe du Monde masculine, à l’occasion de la rencontre qui a opposé la France à l’Australie.
La désignation de la Rwandaise de 34 ans pour cette consécration vient couronner une Success Story de l’arbitrage féminin en Afrique.
En effet, Mukasanga a été la première femme à officier une rencontre en Coupe d’Afrique des Nations (CAN) à l’occasion de la dernière édition, disputée au Cameroun, lorsqu’elle a dirigé avec brio le match opposant le Zimbabwe à la Guinée en phase de groupes.
Arbitre internationale depuis 2012, elle a également participé aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, à la Coupe du Monde féminine de 2019 en France, à la CAN féminine de 2018 en Guinée, ainsi qu’à la Ligue des Champions africaine féminine jouée en 2021 en Egypte.
La passion de Mukasanga a commencé dès son jeune âge lorsqu’elle était séduite par le basketball, sauf que la difficulté d’accès au structures sportives dans sa région natale à orienté sa boussole vers le football.
“J’ai aimé le basketball, et j’ai voulu pratiquer ce sport, mais j’ai rencontré une grande difficulté à accéder à l’infrastructure. Ainsi j’ai fini par intégrer le domaine de l’arbitrage et je suis loin de le regretter”. C’est dans ces mots que Salima Mukasanga raconte, à un média rwandais, l’histoire de son entrée dans le domaine de l’arbitrage.
“Je regardais les arbitres quand j’assistais à des matchs de football dans ma ville natale et ça été une source d’inspiration pour moi,” ajoute Mukasanga, qui a commencé à pratiquer l’arbitrage à l’âge de 15 ans au niveau amateur, avant de s’imposer petit à petit dans la scène locale pour devenir, à l’âge de 22 ans, la première femme arbitre à diriger une rencontre du Championnat rwandais de première division.
“La participation au mondial de Qatar est un grand honneur pour moi, je n’ai jamais rêvé de prendre part à la Coupe du Monde masculine”, déclare-t-elle dans un entretien accordé à la FIFA, relevant que cette participation montre que la plus haute instance footballistique est consciente que les femmes sont des travailleuses et que l’arbitrage féminin est capable d’atteindre les plus hauts niveaux.
Elle a saisi l’occasion pour adresser un message d’encouragement à l’ensemble des femmes, notamment les femmes arbitres africaines, les appelant à surmonter la timidité et la déception en montrant la plus grande détermination.
“Si je suis au Mondial ajourd’hui, c’est que vous aussi vous pouvez y participer. Le sérieux et le travail vous permettra de réaliser vos aspirations”, lance Salima Mukasanga en s’adressant aux femmes africaines.
Le parcours de cette arbitre rwandaise, en plus des autres femmes arbitres au mondial de Qatar 2022, prouve que l’ambition ne reconnaît aucune distinction entre les sexes et que seuls le travail sérieux, la volonté de réussir et la persévérance peuvent faire la différence.