Tunisie : Le Hirak du 25 juillet menace de boycotter les législatives du 17 décembre

Le président du bureau politique du Hirak du 25 juillet (Mouvement national des jeunes de Tunisie), Mahmoud Ben Mabrouk, a émis des appréhensions face aux sérieux risques de voir de se profiler un parlement identique à celui de l’avant 25 juillet, menaçant de boycotter ces élections en l’absence de prise de décisions fermes pour contrer les abus survenus depuis le démarrage du processus électoral.

S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, à Tunis, par le Hirak du 25 juillet, Ben Mabrouk a vivement dénoncé la procédure des parrainages instituée par le décret-loi électoral n°55, estimant que celle-ci est devenue une source de l’argent sale à travers la pratique controversée de la signature légalisée où certains membres des conseils municipaux, représentants des délégués et des gouverneurs usent de leurs pouvoirs pour servir une personne aux dépens d’une autre.

A cet égard, le responsable du Hirak du 25 juillet a réitéré l’appel du mouvement à neutraliser et à dissoudre les conseils municipaux et à les interdire de se présenter aux prochaines législatives, dès lors qu’ils ont une influence non négligeable sur le déroulement du processus électoral tant au niveau de la collecte des parrainages que lors de la campagne électorale.

Il serait instructif de souligner, a-t-il dit, que certains conseillers municipaux ne cessent d’intimider les citoyens et de leur mettre la pression pour donner leur parrainage à certains candidats nommément désignés, ajoutant que “les registres de la signature légalisée, propriété exclusive des municipalités, sont devenus un outil aux mains des conseillers municipaux qui s’en servent à des fins suspectes”.

“Face à de tels abus, nous n’acceptons pas d’être complices de ce climat politique corrompu et malsain, et nous tenons l’instance électorale pour responsable de ces manquements”, a-t-il fait savoir, soulignant que le Hirak surveille de visu le refus de nombreux élus municipaux d’assurer ce service et d’inciter les citoyens, au moyen de la coercition et de l”intimidation, à rejoindre les municipalités disposant de moyens logistiques importants pour collecter les parrainages.