Tunisie : Ennahdha réaffirme son rejet du dialogue proposé par le président de la République

Le mouvement Ennahdha a réaffirmé son rejet de l’approche de dialogue proposée par le président de la République Kaïs Saïed, le qualifiant de ” simulacre ” et de ” sélectif et d’exclusif “.

Il prévient, dans un communiqué publié vendredi soir, que ce dialogue “approfondira la crise politique ” dans un contexte économique et financier ” proche de l’effondrement ” et de tensions sociales ” croissantes et dangereuses “.

Il met également en garde contre ” le projet de démantèlement des institutions de l’Etat, en vue de préparer le terrain au système de construction par la base “, selon le communiqué publié à la suite de la réunion, jeudi, de son Bureau exécutif.

Ennahdha alerte, en outre, sur ” le danger de compromettre la souveraineté nationale et les intérêts stratégiques du pays ” et de ” s’écarter des traditions et des politiques claires de la Tunisie dans ses relations internationales. ”

D’autre part, le parti tient le président Kaïs Saïed pour ” responsable de l’échec du gouvernement à élaborer un plan de réformes structurelles “, et le considère ” en perte de légitimité “, évoquant une ” incapacité à fournir les garanties nécessaires pour la réussite des négociations avec les partenaires sociaux et le Fonds monétaire international “.

Le président de la République a annoncé, dimanche, dans une allocution prononcée à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, la création d’une commission supérieure chargée de préparer l’instauration d’une nouvelle République et qui achèverait ses travaux en quelques jours, conformément au décret relatif aux mesures exceptionnelles.

Il a également annoncé la formation de deux comités au sein de cette commission, dont un consacré au dialogue auquel participeront les quatre organisations nationales, et qui ” sera ouvert à ceux qui ont adhéré avec honnêteté au processus de rectification entamé le 25 juillet 2021, et non pas à ceux qui ont vendu leurs âmes et sont dépourvus de tout sentiment patriotique, ni ceux qui ont pillé, affamé et malmené le peuple “, a-t-il dit.