Taoufik Charfeddine : La Tunisie fait face à des défis socio-économiques qui nécessitent l’assainissement du pays

Le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine a déclaré, samedi, à l’ouverture de la réunion périodique des Chefs de districts et des directeurs régionaux de la sûreté et de la garde nationales, que ” la Tunisie fait face à des défis économiques et sociaux qui nécessitent l’assainissement du pays. ”

Le ministre a expliqué, dans son discours, que ” l’assainissement inclut les spéculateurs et les contrebandiers, en plus d’intensifier les campagnes de contrôle pour protéger les moyens de subsistance des Tunisiens et lutter contre le trafic dans les circuits de distribution”.

Il a, par ailleurs, appelé les participants aux travaux de la réunion périodique à redoubler d’efforts pour assurer la sécurité des échéances à venir, notamment le 8e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD 8), le XVIIIe Sommet de la Francophonie, la saison du pèlerinage de la Ghriba à Djerba, le référendum et les prochaines élections.

A l’issue de la première séance des travaux, le ministre de l’Intérieur a indiqué dans un point de presse que la loi a été appliquée ” sans exception aucune ” en matière de protection du domaine public, notant que des décisions de démolition ont récemment été mises en œuvre sur des biens appartenant à des hommes d’affaires, et que d’autres décisions seront appliquées prochainement.

S’agissant de la lutte contre l’enrichissement illicite, Charfeddine a déclaré qu’il a été décidé d’ouvrir des enquêtes sur des opérations douanières qui ont infligé de grandes pertes au pays, ajoutant que ” les investigations pourraient concerner un ancien responsable de la Douane soupçonné d’être impliqué, ainsi que d’autres individus “, sans donner plus de détails à leur sujet.

Il a, dans ce même cadre, évoqué le cambriolage qui a eu lieu dans le siège du Renseignement de la Douane, affirmant qu’il existe ” de gros soupçons quant à la volonté de dissimuler des crimes douaniers “.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a annoncé la décision de revoir la protection policière accordée à 23 personnalités, dont des hommes d’affaires, d’anciens députés et des journalistes, expliquant que cette révision est dictée par l’intérêt général et entre dans le cadre de la préservation de l’argent public et la bonne gouvernance.

Concernant l’arrestation et l’audition de journalistes, Charfeddine a assuré que l’opération s’est déroulée ” dans un cadre judiciaire “, rappelant qu’ ” un agent de la sûreté nationale a également été placé en garde à vue avec le journaliste de Mosaïque FM Khelifa Guesmi, remis en liberté par le juge d’instruction près le Pôle judiciaire antiterroriste. ”

Il a dans ce sens souligné que ” ce qui s’applique aux journalistes s’applique au reste “, affirmant que son département ” traite avec les médias conformément à la Constitution et aux conventions internationales ” et ” aborde la question des droits et des libertés comme une pratique et non pas des slogans. ”

Sur un autre plan, le ministre a évoqué les ” fausses allégations qui ont été relayées concernant le placement de deux personnes en résidence surveillée “, à savoir le dirigeant du Mouvement Ennahdha Noureddine Bhiri et un ex cadre sécuritaire, soulignant que ” toutes les personnes assignées à résidence l’ont été en vertu du décret n° 1978-49 en date du 26 janvier 1978 relatif à l’état d’urgence ” et ” faisaient l’objet d’une enquête judiciaire “.

Il a ajouté, dans le même contexte, que les allégations colportées par certains partis et leurs militants sur la mort d’une personne qui a participé à une manifestation interdite par les autorités, le 14 janvier, ne sont que ” tromperies et mensonges “, rappelant que les examens médicaux et l’autopsie ont révélé que le décès est survenu de cause naturelle.