Conflit Russie – Ukraine : Début des sanctions allemandes

Après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé la suspension de l’autorisation du gazoduc controversé reliant la Russie à l’Allemagne. L’une des premières sanctions après le discours de Vladimir Poutine, lundi soir.

Tout juste terminé à l’automne, mais jamais encore mis en service, le Nord Stream 2, gazoduc qui relie l’Allemagne à la Russie via un tube de plus de mille kilomètres sous la mer Baltique en contournant l’Ukraine et doit accroître les capacités de livraison de gaz russe à l’Europe est suspendu jusqu’à nouvel ordre.

« J’ai demandé au ministère de l’Économie de retirer son rapport sur la sécurité de l’approvisionnement énergétique auprès de l’autorité de régulation afin qu’une certification du gazoduc ne puisse pas avoir lieu. Sans cela, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service », a déclaré le chancelier allemand, ajoutant que le dossier allait être « réexaminé » par le gouvernement allemand.

Il était jusqu’ici en attente d’une certification par le régulateur de l’énergie en Allemagne, en raison de problèmes juridiques, en l’occurrence le non-respect de certaines dispositions de la législation allemande et européenne.

Un positionnement critiqué

L’Allemagne a longtemps été critiqué pour son soutien au gazoduc Nord Stream 2, rappelle notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Angela Merkel l’a toujours défini comme un projet privé sans arrière-plan politique. Olaf Scholz a repris cette thèse au début de son mandat avant de se corriger. Malgré tout, les critiques ont été nombreuses contre Berlin dans la crise actuelle. Les autorités allemandes se sont vu reprocher de ne pas clairement affirmer qu’une intervention russe contre l’Ukraine aurait des conséquences pour le gazoduc. Une majorité d’Allemands étaient favorables récemment à une poursuite du projet. Et des responsables du SPD, le parti du chancelier, défendent une politique plus conciliante à l’égard de Moscou.

Olaf Scholz qui recevait son homologue irlandais, a qualifié la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance des régions séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine d’atteinte au droit international, aux principes des Nations unies et d’autres accords signés par Moscou sur le respect des frontières et l’intégrité territoriale des États.

Le chancelier allemand a précisé que le paquet de sanctions contre Moscou de l’Union européenne « massives et robustes » serait présenté ce mardi. Malgré tout, le successeur d’Angela Merkel a appelé à des efforts diplomatiques entre Occidentaux et la Russie « pour éviter une catastrophe ».

Source : RFI