Des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), dont les activités sont suspendues depuis le 25 juillet 2021, ont pris part, jeudi, à une séance virtuelle qui marque la célébration du 8e anniversaire de la promulgation de la Constitution de 2014.
Les députés qui ont participé à cet évènement estiment que les erreurs accumulées depuis trois ans environ, ne justifient en aucun cas la suspension des activités du parlement.
Revenant sur les mesures du 25 juillet dernier, les députés des blocs parlementaires du mouvement Ennahdha, de Qalb Tounes et de la Coalition Al-Karama ainsi que des hors groupes considèrent que cette date est intervenue dans un contexte particulier pour répondre aux aspirations du peuple avant de dévier de son objectif premier et de transgresser tous les articles de la Constitution.
Les participants à cette plénière virtuelle présidée par Rached Ghannouchi, la première depuis la suspension des activités du parlement, ont indiqué que la Constitution a été mise en place pour mettre fin à l’autoritarisme et la monopolisation du pouvoir et a réuni les valeurs universelles des droits de l’Homme.
Une initiative rejetée par d’autres députés tels que Mohamed Ammar (bloc du Courant démocratique) qui a publié un post sur sa page facebook mettant en doute la sincérité d’une telle entreprise.
De son côté, Tarek Fétiti, deuxième vice-président de l’ARP affirme n’avoir pas été informé, ni convoqué, à cette plénière virtuelle.
Fetiti, qui assure, dans une déclaration à la TAP, ne pas contre la célébration de cet évènement, critique toutefois la démarche adoptée dans la tenue de la séance.
Pour sa part, le bloc parlementaire du Parti destourien libre (PDL) a condamné les “dépassements graves” commis par Rached Ghannouchi, dénonçant une manipulation manifeste des procédures, l’empiétement sur les prérogatives des structures de l’ARP et la violation de son règlement intérieur pour décider d’une séance plénière absolument nulle”.
Le groupe PDL a, en outre, annoncé que les résultats de cette plénière ne l’engage en rien.
Dans une déclaration, celui-ci dit refuser de voir Rached Ghannouchi profiter de sa qualité de président de parlement pour mener son combat personnel contre le chef de l’Etat.
Le président Kais Saied est le seul responsable des dangers qui menacent les institutions de l’Etat pour avoir choisi de maintenir les travaux de l’ARP suspendus sans annoncer sa dissolution, estime le bloc.
Un déploiement sécuritaire a été observé devant le siège du parlement et à ses alentours malgré le caractère virtuel de la séance.
Mercredi, Maher Medhioub, député d’Ennahdha et assesseur du parlement, chargé de l’information et de la communication, a indiqué sur sa page facebook que cette célébration virtuelle “ne requiert aucun quorum pour ouvrir la séance et aucun point ne peut être ajouté à son ordre du jour”.
Cette plénière sera diffusée en direct sur les réseaux sociaux, les médias locaux et les chaînes arabes internationales, avait-il annoncé.