Tunisie : La société civile appelle à des réformes judiciaires et dénonce les campagnes de dénigrement qui visent le CSM

Dix sept organisations et associations actives dans le domaine des droits de l’homme ont appelé le conseil supérieur de la Magistrature (CSM) et le pouvoir judiciaire à opérer les réformes nécessaires afin de garantir plus de célérité dans le traitement des grands dossiers portés devant la justice.

Dans une déclaration commune publiée jeudi, les associations soulignent que les réformes doivent aller dans le sens de la consolidation du rôle des différents appareils de contrôle y compris l’Inspection générale au ministère de la Justice. Ce qui est de nature, relève la même source, à assurer de demander des comptes à tous ceux qui sont soupçonnés de corruption judiciaire. Et d’ajouter, le CSM est appelé à assumer pleinement son rôle dans ce sens.

Les signataires appellent, également, au droit du citoyen, en général, d’être informé sur l’aboutissement des affaires qui préoccupent l’opinion publique ainsi que sur l’état d’avancement de la réforme du secteur.

Ils ont dénoncé les campagnes de dénigrement menées sur des pages Facebook et ciblant le président du CSM et certains de ses membres, à dessein de dissoudre cette instance constitutionnelle.

Tout en affirmant leur attachement au conseil, les signataires considèrent que la réforme de cet organe est une question vitale s’impose afin de remédier aux lacunes constatées au niveau de sa composition, ses mécanismes et ses méthodes de travail.

Ils estiment, par ailleurs, que les décrets lois relatifs au CSM ne constituent pas une priorité en cette période transitoire et compromettent l’indépendance de la Justice, acquis garanti par la constitution.

La déclaration est signée par l’Association des Magistrats Tunisiens, la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, Avocats sans Frontières, l’Organisation contre la Torture en Tunisie, le Centre de Soutien à la Transition démocratique et aux Droits de l’Homme, Yakadha pour la démocratie et l’état civique et l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles.