Une vingtaine d’organisations et d’associations actives dans le domaine des droits de l’Homme ont appelé, vendredi 5 novembre 2021, à ne pas engager une réforme de la justice durant la période des mesures exceptionnelles.
Dans un communiqué conjoint, elles disent craindre ” une perte des acquis au lieu de corriger les défaillances et combattre la corruption “, s’étonnant ainsi au passage face à la demande adressée par le président de la République à la ministre de la Justice d’élaborer un projet de texte relatif au Conseil supérieur de la magistrature.
” La réforme de la loi et des institutions, dont celle du système judiciaire, doit se faire de manière participative afin d’asseoir une autorité judiciaire indépendante et intègre “, insistent-elles, ajoutant qu’elle doit être opérée ” en dehors de la période d’exception, en vigueur dans le pays depuis le 25 juillet “.
Elles appellent dans ce sens à ” ouvrir un dialogue large et participatif visant à développer la loi organisant l’autorité judiciaire ” et à ” respecter l’indépendance de l’autorité judiciaire en la tenant à l’écart des règlements de comptes avec les adversaires politiques “.
Le Conseil supérieur de la Magistrature a également exprimé, jeudi, son rejet de toute réforme du secteur dans le cadre des mesures exceptionnelles.
Parmi les signataires figurent notamment la Coalition tunisienne pour l’abolition de la peine de mort, la Fédération tunisienne pour la citoyenneté sur les deux rives, l’Association Hassan Saadaoui pour la démocratie et l’égalité, l’Organisation mondiale contre la torture, l’Instance nationale pour la prévention contre la torture, l’association Wachm, l’association Nashaz et l’association Beity.