Le mouvement Ennahdha a mis en garde contre “la gravité des tentatives répétées du président de la République pour faire pression sur le pouvoir judiciaire et ses institutions, dont, en premier lieu, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM)”.
Selon Ennahdha, la réforme du secteur de la justice suppose que le processus soit mené par les institutions judiciaires et appuyé par le pouvoir législatif, à travers les lois, et par le pouvoir exécutif qui doit lui en donner les moyens et respecter l’indépendance de la justice; et non par les tentatives d’interférer dans ses affaires et de l’assujettir.
Le président de la République avait chargé la ministre de la Justice, jeudi, lors du Conseil des ministres, de l’élaboration d’un projet relatif au CSM et demandé aux magistrats de conjuguer tous leurs efforts pour lutter contre la corruption.
“Il faut appliquer la loi à tout le monde sans exception et sur le même pied d’égalité”, a-t-il souligné.
Dans une déclaration publiée vendredi, Ennahdha met aussi en garde contre “la récurrence des mesures visant à instaurer le pouvoir unique et diffuser les discours qui divisent les Tunisiens”.
Le parti a, par ailleurs, réaffirmé son refus aux “tentatives de la présidence de la République de faire mainmise sur tous les pouvoirs et saper les fondements de la République démocratique, dont notamment la séparation des pouvoirs”.
Il a, également, dénoncé les “pressions exercées sur ceux qui ont une opinion différente ainsi que l’instrumentalisation de certaines instances de régulation pour restreindre la liberté d’expression”.
Et d’évoquer la fermeture de certains établissements médiatiques tels que Nessma TV, Zitouna TV et la chaîne Hannibal, ce qui implique, regrette le mouvement, le chômage d’un grand nombre de journalistes, techniciens et agents au lieu de régulariser leur situation dans le respect de la loi et la liberté de l’information.
Sur un autre plan, Ennahdha a accusé un des partisans de Kais Saied d’avoir agressé le secrétaire général local du mouvement à El Alâa, gouvernorat de Kairouan, estimant que cet incident ainsi que les discours incitant à la violence sont la conséquence logique de la mobilisation populaire et des discours accusateurs de trahison qui émanent de la présidence de la République.