Tunisie : Le premier rapport annuel des visites des délégués de la protection de l’enfance fait état de manquements

Le premier rapport annuel des visites des délégués de protection de l’enfance aux centres de rééducation pour enfants qui a été présenté mardi 22 décembre, lors d’une conférence de presse a dévoilé des manquements au niveau de l’infrastructure et des services présentés aux enfants placés dans ces centres, sous la tutelle du comité général des prisons et de la rééducation relevant du ministère de la justice.

Le délégué général de la protection de l’enfance, Mehiar Hamadi, a déclaré aux médias que ce rapport, le premier du genre, est le fruit d’efforts conjoints entre les délégués de la protection de l’enfance relevant du ministère de la Femme, de la Famille et des Séniors, du ministère de la Justice, du Comité général des prisons et de la rééducation et des directeurs des centres de rééducation précisant qu’il comprend des recommandations au sujet des conditions de placement et du traitement des mineurs dans le respect de la loi.

Ce rapport a été élaboré après des visites effectuées par les délégués de protection de l’enfance durant la période 2018-2019 aux centres de rééducation pour enfants afin de prendre connaissance du degré de respect des normes internationales en matière de droits de l’enfance et des dossiers des enfants placés dans 5 centres.

Mehiar Hamadi a indiqué que des manquements ont été constatés dans ce rapport dans quelques centres de rééducation, notamment au niveau de l’infrastructure et des services.

Il a appelé à l’activation du ” régime ouvert ” au sein de ces établissements pour permettre aux enfants de bénéficier d’une formation en dehors de ces centres rappelant que selon ce rapport, ce régime n’a été appliqué que dans le centre de rééducation des mineurs délinquants au centre d’El Mourouj.

Concernant les manquements relatifs au mauvais traitement des enfants placés dans les centres de rééducation par les agents, Mehiar a relevé que peu de cas de dépassements ont été constatés, ajoutant que des procédures judiciaires et administratives ont été engagées à la suite d’un nombre limité de signalements à ce sujet.

Plusieurs recommandations ont été émises dans ce rapport relatives à la promotion des conditions de placement des enfants dont le renforcement de l’infrastructure, l’aménagement d’espaces consacrés à l’encadrement psychologique dans plusieurs centres de rééducation tels que le centre d’El Mghira et la réouverture du centre de rééducation de Gammarth (fermé depuis 2015) pour éviter l’encombrement.

La ministre de la Femme, Iméne Zahouani Houimel, a souligné l’importance de ce rapport qui permet de dresser un état des lieux des centres de rééducation et de renforcer le droit des enfants appelant à réexaminer l’accord conclu en 2015 entre le ministère de la justice et le ministère de la femme , de la famille et des séniors.