Tunisie : Les syndicats de la santé appellent Mechichi à accélérer la création d’une instance nationale pour le sauvetage du secteur de la santé publique

Lors d’une rencontre, mardi avec le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi au palais du gouvernement à la Kasbah, les syndicats de la santé ont appelé à la création, dans les plus brefs délais, d’une instance nationale pour le sauvetage du secteur de la santé publique.

Le président de l’Association tunisienne des jeunes médecins (ATJM), Jed Henchiri, a indiqué dans une déclaration à la TAP que les syndicats de la santé ont convenu de la création de cette instance nationale à la lumière de la situation catastrophique du secteur de la santé, et sur fond de décès de Badreddine Aloui, médecin interne à l’hôpital régional de Jendouba, après une chute d’un ascenseur endommagé pour cause de négligence”.

“Cette instance nationale sera chargée du suivi de la réforme du secteur sanitaire, qui doit inclure tous les intervenants du secteur dans un délai ne dépassant pas un mois” a-t-il relevé.

“Il n’est pas toutefois pas possible de mettre en place cette nouvelle structure, sans limoger le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi et les directeurs généraux de la santé et avant de les tenir responsables de la négligence qui a provoqué la mort du jeune médecin”, a souligné Henchiri.

Le président de l’AJTM a affirmé que le ministre de la Santé avait visité, il y a un mois à l’hôpital régional de Jendouba et pris connaissance des conditions de travail désastreuses au sein de cet établissement, signalant qu’un conseil régional de la santé s’est tenu à cet effet, sans qu’aucune mesure n’ait été prise.

Henchiri a dans ce sens déploré la manière avec laquelle le ministre de la Santé avait traité “le drame de la mort du docteur Badreddine Aloui” et les licenciements qui ont concerné des personnes “n’ayant rien à voir avec cet incident”, au lieu de sanctionner les responsables des marchés publics et de l’infrastructure, dénonçant la passivité démontrée du ministre de la Santé vis-à-vis des syndicats de la santé et le syndicat des jeunes médecins tunisiens doublée d’une négligence face à leurs revendications.

Il a indiqué que le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi s’est engagé, lors des entretiens qu’il a eus avec le doyen des médecins, Slim Ben Salah et les représentants du syndicat tunisien des jeunes médecins, de la fédération de la santé, des syndicats des médecins, des pharmaciens, des médecins dentistes universitaires, et des syndicats de la santé du secteur public, de tenir une séance de travail élargie, au cours de la 3e semaine du mois de décembre courant, regroupant tous les intervenants du secteur de la santé, qui sera consacrée à l’examen d’une série de rapports élaborés par des médecins dans plusieurs régions du pays, portant sur la situation des hôpitaux publics, accompagnés de propositions et de mesures à adopter en urgence pour la promotion du secteur de la santé publique.

Le chef du gouvernement s’est également engagé, selon Henchiri, à prendre en charge la question du dédommagement matériel et moral de la famille du défunt, Badreddine Aloui, dans la mesure où l’Etat ne verse aucune indemnité au médecin interne victime d’un accident de travail.

Une série de revendications urgentes formulées dans l’objectif de sauver le secteur da la santé publique, ont été portées à la connaissance du Chef du gouvernement dans une lettre manuscrite, a fait savoir Henchiri.

Ces revendications concernent notamment, l’augmentation du budget du ministère de la Santé selon les standards internationaux, à partir de 2021, la payement d’urgence des dettes des hôpitaux, des structures et des institutions de santé, outre le démarrage immédiat des travaux de réparation et de maintenance des infrastructures et équipements hospitaliers, de manière à préserver la sécurité professionnelle des travailleurs du secteur et des patients.