Tunisie – Affaire Nessrine Karnah : l’Ordre des avocats appelle au non respect de la procédure du revoie de certains avocats du collectif de défense

Le conseil de l’Ordre nationale des avocats de Tunisie a condamné la décision “arbitraire” du procureur général de la Cour d’appel de Tunis de renvoyer certains avocats du collectif de défense de l’avocate Nessrine Karnah.

“Cette décision va à l’encontre des dispositions de la Constitution, du décret régissant la profession et des principes de neutralité et d’intégrité”, a-t-il souligné.

Dans une déclaration publiée après la tenue, mardi dernier, de sa réunion, le conseil de l’ordre a indiqué que les avocats renvoyés “ne faisaient qu’accomplir leur devoir professionnel”, les appelant à ne respecter aucune procédure liée à ce renvoi invalide, selon l’Ordre des avocats.

Le 4 août dernier, Nesrine Karnah, avocate, avait fait l’objet d’une agression verbale et physique par le commissaire de police d’El Mourouj 5 alors qu’elle accompagnait son client pour qu’il soit entendu comme victime.

Le conseil de l’Ordre des avocats a, également, décidé de refuser l’inscription au barreau des magistrats démissionnaires ou à la retraite “en l’absence de l’activation de l’article 32 de la loi relative au système judiciaire et à la loi organique sur la magistrature”.

Il a, en outre, décidé de déposer une plainte au pénal contre ceux qui sont impliqués dans la dissimulation de la vérité et les tentatives de détruire des preuves des premières investigations sur l’affaire de l’agression de Karnah.

Le conseil a, par ailleurs, appelé les autorités publiques à “engager un dialogue global et approfondi, avec la participation de tous les intervenants et les composantes de la société civile concernées, sur la situation de la justice et des libertés et pour écouter les propositions des avocats sur les projets de loi liés au système judiciaire”.

Il a, sur un autre plan, exprimé son indignation face à “la nonchalance du Conseil supérieur de la magistrature dans le traitement des agressions commises contre les avocats et la non application de la loi contre les auteurs d’agressions”.