Des organisations et des personnalités nationales dénoncent l’assignation du président de l’AMT par l’Inspection du ministère de la justice

Des organisations de la société civile et des personnalités nationales ont condamné, mardi, l’assignation du président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) Anas Hmadi, le 2 octobre courant, par l’Inspection générale du ministère de la justice, pour l’interroger sur son travail dans le cadre des activités de l’association et ses positions par rapport à l’évaluation du mouvement judiciaire annuel 2020-2021.

Dans une déclaration conjointe rendue publique mardi, ces organisations ont souligné que cette assignation est une dérive claire du pouvoir de l’Inspection, une reprise des pratiques révolues de l’époque de la dictature et une usurpation flagrante du droit des magistrats au rassemblement, à l’expression et à l’association.

“Il s’agit d’une restriction à ces libertés garanties pour l’AMT ainsi que pour toutes les associations, organisations et structures représentatives, conformément aux principes constitutionnels et aux traités internationaux”, ont-elles ajouté.

A cet effet, ces organisations ont réaffirmé leur attachement ferme au droit de rassemblement, d’expression et d’association en tant que partie intégrante des droits de l’Homme, faisant part de leur solidarité indéfectible avec l’Association des Magistrats Tunisiens.

Elles ont mis en garde contre ces graves déviations dans l’utilisation des méthodes et procédures de contrôle, établies pour assurer la réforme judiciaire et l’indépendance et l’intégrité de la magistrature, et de ne pas en abuser pour contrôler les associations et les structures représentatives qui fonctionnent selon la loi et leurs statuts respectifs, dans le domaine de la défense de l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Les signataires du communiqué exhortent le gouvernement à assumer ses responsabilités dans la protection du droit de rassemblement, d’expression et d’association, ainsi que pour les autres droits pour lesquels les Tunisiens ont milité durant des décennies.

Parmi les signataires de la déclaration la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), Avocats Sans Frontières en Tunisie (ASF), l’Ordre national des avocats de Tunisie, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et l’Organisation tunisienne contre la torture en Tunisie).