Tunisie : Monsieur Kaïs Saïed, nous ne voulons pas d’un martyr, nous rêvons d’un président !

De toute son histoire, la Tunisie n’a jamais été aussi malmenée, méprisée et dédaignée. Toutes ses institutions ont été mises à mort par des ex-opposants apprentis politiciens qui n’ont aucun sens de l’Etat, de sa souveraineté ou des intérêts du pays.

Osons le dire, beaucoup parmi ceux qui veillent aux destinées de notre cher pays n’ont aucun sens de l’honneur ou n’ont carrément pas d’honneur. Nous n’existons plus à l’international, mais pire, au national, la désinstitutionnalisation bat son plein, aucune institution n’est épargnée, obéie voire respectée.

Que c’est choquant de voir les représentants du peuple –les députés- défendre haut et fort et dans l’enceinte même du Parlement des pays comme la Turquie sans que cela heurte outre mesure les parlementaires respectables «révolutionnaires» qui y siègent. Sans que cela offusque une opinion publique que l’on découvre, pour notre grand malheur, ignare des choses politiques et coupée du sens de la patrie et de l’appartenance à une terre et à une histoire. Comme si la Tunisie était tout juste, pour elle, un lieu de passage.

Quelle différence avec le peuple égyptien. C’est à en pleurer !

Dernier incident en date, celui d’un député fort de son alliance politique avec le parti Ennahdha qui a imposé aux gardes présidentiels à laisser entrer à l’ARP un terroriste classé “S17“ et “S18“ lié à Al Qaida et qui a perdu un œil en Irak et a été emprisonné en Tunisie.

Huit ministres étaient assis là avec leurs staffs assistant en spectateurs impuissants à une scène hideuse de plus illustrant la déchéance de l’Etat ! Un député-bandit qui aurait dû, malgré l’immunité dont il se prévaut, pour faire tout ce que bon lui semble, être arrêté sur le champ car on ne joue pas avec la sécurité de l’Etat. Un député qui considère l’ARP comme sa propre demeure et à laquelle il peut inviter toutes les crapules depuis les Ligues criminelles de la protection de la révolution jusqu’aux terroristes classés dangereux.

Un député auquel une majorité de parlementaires n’ose opposer aucun refus car protégé par le le puissant parti Ennahdha ; un député qui part dans des envolées lyriques dès qu’il s’agit de parler de ses amis terroristes.

Et le président de la République dans tout cela ?

L’incident se rapportant à l’invitation de personnes peu recommandables à l’ARP n’est pas le premier où les institutions de l’Etat sont mises à mal. Hier, les dirigeants de l’ARP ont courbé l’échine de la garde présidentielle et le terroriste a arpenté comme il le voulait les couloirs et les salles de l’ARP tout en criant victoire sur sa page FB sapant sans aucun scrupule le prestige de  l’Etat et son autorité.   Notre armée a aussi été attaquée au Molotov à Remada par les défenseurs des contrebandiers. Cette armée qui défend nos frontières contre de possibles intrusions de terroristes dans notre pays à été agressée verbalement par un Tarak Haddad qui annonce sans aucune honte son allégeance aux Turcs et qui appelle à l’insurrection.

Face à cela, le président fait de l’économie, qui ne devrait pas être son premier souci. Il puise dans les prérogatives du chef du gouvernement, lui fait de la concurrence sur son propre terrain pour dissimuler son incapacité à décider pour le bien du pays contre vent et marées et surtout contre les politiques puissants qui, eux, décident et l’ignorent !

Quand l’Assemblée est violée par les terroristes, et quand Remada est attaquée par des contrebandiers, notre président fait des déclarations furtives et s’en va passer du temps à Kairouan pour créer des emplois et lancer des infrastructures sanitaires !

Les seules réponses que nous recevons de Kaïs Saïed sont que “le pays est victime de tentatives de déstabilisation intérieure et extérieure“ et qu’“il est prêt à mourir en martyr pour la Tunisie“.

Monsieur, nous ne voulons pas d’un martyr, nous rêvons d’un président.

Monsieur, nous rêvons d’un Président qui peut nous redonner espoir et grâce auquel, nous pouvons de nouveau avoir foi en notre pays.

Monsieur, nous rêvons d’un Président qui ne parle pas beaucoup mais qui décide toujours pour le bien d’un pays à la dérive !

Monsieur, devons-nous vous rappeler que votre rôle est celui de garant de souveraineté du peuple, des institutions et de l’unité nationale ? Devons-nous vous rappeler que de l’honneur de vos forces armées dépend celui du pays et du vôtre ?

Monsieur Saïed, depuis que vous êtes à la tête du pays, notre image à l’international est plus que ternie, personne ne se soucie plus de ce que nous pouvons dire ou faire.

Monsieur, sous votre règne, la diplomatie agonise, nos chancelleries sises dans les pays les plus importants ne sont pas dotées d’ambassadeurs, et notre diaspora peine à trouver des interlocuteurs.

Monsieur, sous votre présidence, nos militaires sont malmenés et nos forces de l’ordre sont humiliées par des députés renégats. Eux dont dépend l’honneur de notre pays doivent ils perdre leur honneur au nom d’une démocratie fictive ?

Monsieur, vous pensez que c’est pour cela que vous avez été choisi par les millions d’électeurs ou est-ce que c’est ainsi que vous concevez la célèbre citation faite en votre honneur : le peuple veut (Al chaa3b Yourid) ?

Amel Belhadj Ali