Le Courant populaire a annoncé son refus à l’initiative législative proposée par la Coalition Al-Karama sur l’amendement du décret-loi relatif à la liberté de la communication audiovisuelle, estimant qu’il “menace, réellement, la liberté de l’information, sa crédibilité et son indépendance et vient annuler le pouvoir de régulation de l’instance de communication audiovisuelle”.
Dans une déclaration publiée jeudi, le parti a indiqué que “cette initiative vise à retirer l’autorisation pour créer des chaînes de télévision et de radio afin de légitimer les chaînes qui sont hors la loi”.
Elle vise, aussi, à “ouvrir la voie aux chaînes des mafias locales pour instrumentaliser l’opinion publique ainsi qu’aux projets médiatiques étrangers, suspects”, a-t-il estimé, regrettant que “cela va faire de la Tunisie une plateforme pour des médias corrompus et orientés”.
Pour le Courant populaire, “il s’agit d’un conflit d’intérêts pour la partie initiatrice et pour les membres de la commission (Coalition al-Karama et Qalb Tounes)”.
Une initiative qui va permettre à certaines parties appartenant aux blocs mentionnés de régulariser la situation illégale de leurs chaînes de télévision et de radio, déplore le parti.
Le Courant populaire a, par ailleurs, rappelé que cette initiative législative constitue une violation de l’article 127 de la Constitution.
Celui-ci stipule que “l’instance de la communication audiovisuelle est chargée de la régulation et du développement du secteur de la communication audiovisuelle.
L’instance jouit d’un pouvoir réglementaire dans son domaine de compétence et est obligatoirement consultée pour les projets de lois relatifs à son domaine de compétence”.
A ce propos, le parti appelle le gouvernement à accélérer la présentation au parlement du projet de la loi organique relatif à la liberté de la communication audiovisuelle dans les plus brefs délais.
Le parti a aussi appelé les députés “patriotiques” à adopter le projet de loi proposé par le gouvernement.