” L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) sert désormais à attaquer les adversaires politiques. Nous ne sommes plus surs d’être dans un état de droit et des institutions ” estime la présidente du Parti Destourien Libre, Abir Moussi.
Selon la députée, le parlement ne représente plus que ” le cœur d’un régime politique hybride “.
Dans une déclaration accordée aux médias lors d’un rassemblement organisé par le PDL samedi devant l’édifice du théâtre national sous le signe ” rejet de la violence politique et défense du caractère civil de l’Etat “, Moussi a indiqué que sa formation politique tire la sonnette d’alarme sur les dépassements à répétition de la loi et sur un retour éminent aux actes de violence politique que la Tunisie a connus après 2011.
” L’hégémonie des Frères est devenue une réalité et la justice ne fait rien pour dissuader toute velléité de violence politique ” a-t-elle considéré.
La présidente du PDL a fait savoir que le rejet de la motion présentée par son groupe au parlement concernant la classification du Mouvement des Frères Musulmans comme organisation terroriste, s’inscrit, selon ses dires, dans le cadre d’un ” deal politique passé entre trois parties qui se permettent de violer la loi, de décider à la place des députés et de l’issue des plénières “.
Pourtant, a-t-elle fait observer, le règlement intérieur du parlement interdit l’examen du contenu de la motion. Et d’ajouer que les évènements qui se succèdent nous donnent raison de dire que nous sommes gouvernés par le guide des Frères Musulmans en Tunisie et en Afrique du Nord, Rached Ghannouchi.
Moussi a indiqué également que les structures du PDL et son groupe parlementaire se réuniront en début de semaine prochaine pour décider des actions militantes à mener.
” Nous n’allons pas nous taire sur ce dépassement criant de la loi et de la constitution et nous ferons face aux Frères ” a-t-elle lancé.
Concernant la correspondance adressée au président de la République à ce sujet, Moussi a déclaré qu’elle ne s’attendait pas à une réaction de sa part.
” Le président de la République est censé être le premier responsable de la sécurité du pays, de la lutte antiterroriste et de l’application de la constitution. C’est lui qui est le garant des libertés qui doit garantir à l’opposition de mener ses activités dans un climat politique sain, surtout que le parti lui a déjà adressé par le passé plusieurs correspondances qui sont restées lettres mortes ” a-t-elle déplorée.
Concernant le service de protection qui l’accompagne et les menaces dont elle fait l’objet, Abir Moussi a indiqué que ” la violence politique est une réalité concrète, qui s’exerce notamment à travers la diffamation, le dénigrement, et les injures mais aussi par des menaces sérieuses “.
Interrogée si’il existe de programmes ou d’initiatives du PDL autres que ceux basés sur l’emportement contre Ennahdha, Moussi a répondu qu’ il n’y a pas de haine ou de différend avec ce mouvement. Mais pour pouvoir mener des réformes, il faudrait qu’Ennahdha soit remis à sa place, a-t-elle dit.
La présidente du PDL estime qu’il est impossible de mener des réformes économique et sociale actuellement parce que l’agenda des Frères a été élaboré de manière à vider les caisses de l’Etat et à pousser les institutions publiques vers la faillite.