Tunisie : Grève générale lundi à Tataouine

Le comité administratif de l’Union régionale du travail (URT) de Tataouine, relevant de l’UGTT, a décidé d’entamer une grève générale lundi dans tout le gouvernorat, et condamné l’intervention sécuritaire forcée pour mettre fin au sit-in du Kamour dans la région.

Lors de leur réunion exceptionnelle dimanche 21 juin 2020, les membres de l’URT ont également réclamé la tenue d’un conseil ministériel sur cette question, et exigent “la libération des sit-inneurs détenus par les forces de l’ordre ou ils seraient obligés à recourir à d’autres formes de lutte plus sévères”, ont-ils menacés.

Ils ont estimé que ” cette agression constitue une atteinte à la crédibilité de l’organisation syndicale et un avortement à établir les canaux une communication entre les sit-inneurs et le gouvernement, surtout que des pas sont franchis en vue de tenir un conseil ministériel consacré à la région”.

Dans un entretien téléphonique avec le correspondant de TAP dans la région, le gouverneur de Tataouine, Adel Ouergui, a souligné que l’intervention sécuritaire intervient en application de la loi, en vue d’ouvrir les routes et un retour à la normale pour toutes les activités économiques et sociales.

Citant les routes bloquées dans la région, le gouverneur a fait savoir que cette intervention visait également l’arrestation d’une personne faisant l’objet de trois mandats d’arrêt.

Au sujet des confrontations ayant eu lieu entre forces de l’ordre et sit-inneurs, Ouergui a estimé un état de défense des locaux sécuritaires. Pour le moment, le gouverneur écarte toute possibilité d’un dialogue avec les sit-inneurs ou le comité de coordination du sit-in de Kamour.

L’accord de Kamour ne sera pas enterré, a encore indiqué le gouverneur, annonçant qu’une réunion aura lieu, le 23 juin courant, au siège du ministère de l’Energie, des mines et de la transition énergétique en vue d’examiner les dossiers en suspens.

En application de l’accord de Kamour, cette réunion sera consacrée à l’augmentation des salaires des ouvriers de la Société d’environnement, de plantation et de jardinage ainsi que la dernière tranche des recrutés qui englobe 500 personnes, parmi un total de 3000 ouvriers et cadres.

Dans une déclaration aux média, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a exprimé son étonnement de l’intervention sécuritaire, évoquant ” une crise de confiance et son refus du traitement sécuritaire des affaires d’ordre social “.

Dans le cadre de la continuité de l’Etat, il fallait absolument appliquer l’accord de Kamour, a encore estimé Taboubi. Il a réaffirmé son souci d’établir ” un dialogue pacifique et responsable en vue de trouver une issue et donner espoir à la jeunesse en chômage “.

Toutefois, Taboubi demeure attaché à la réclamation syndicale qui souhaite la tenue d’un conseil ministériel à Tataouine.