La séance plénière consacrée à l’examen de la motion présentée par le Parti destourien libre (PDL), et à un dialogue sur la diplomatie parlementaire en rapport avec la situation en Libye, a démarré, mercredi, à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), sous la présidence du président du parlement, Rached Ghannouchi.
La séance plénière intervient sur fond de vive polémique autour des contacts menés par le président du parlement Rached Ghannouchi avec une partie prenante du conflit libyen. Plusieurs partis et personnalités politiques ont critiqué Rached Ghannouchi, estimant qu’il a outrepassé ses prérogatives en tant que président de l’ARP.
Le bloc du PDL avait déposé, lundi 4 mai 2020, au bureau du parlement un projet de motion dans laquelle il rejette “l’ingérence étrangère en Libye et la création d’une base logistique sur le territoire tunisien pour la faciliter”.
Dans le même contexte, le parti a reproché au président de l’ARP, Rached Ghannouchi d’avoir enfreint les usages diplomatiques tunisiennes après l’entretien téléphonique qu’il a eu avec le chef du Gouvernement d’entente nationale de Libye Faiez Sarraj, le 19 mai dernier, suite à la libération de la base militaire d’Al Wattia à la frontière de la Tunisie.
Le bloc PDL avait observé un sit-in au siège annexe de l’hémicycle au Bardo du 13 au 23 mai dernier pour demander l’audition du président de l’ARP sur ses déplacements non annoncés à l’étranger et sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
De leur côté, les blocs parlementaires Qalb Tounes, La Réforme, Tahya Tounes et Al Mostakbal ont appelé, le 21 mai, dans une déclaration conjointe, la présidence de l’ARP à “respecter les usages diplomatiques et à éviter d’interférer dans les prérogatives des autres pouvoirs”.
Ils ont également demandé à la présidence du parlement de “ne pas impliquer l’ARP dans la politique des axes, et de rester cohérente avec les principes et constantes de la diplomatie tunisienne”, réclamant de soumettre cette question en plénière.
Pour mettre fin à la polémique, le bureau de l’ARP a décidé le 22 mai, de tenir la séance plénière de ce mercredi 3 juin “pour l’examen de la motion du PDL et l’organisation d’un dialogue sur la diplomatie parlementaire, en rapport avec la situation en Libye”, avait indiqué un communiqué de l’ARP.
A la veille de la tenue de la séance plénière d’aujourd’hui, le député et porte-parole du mouvement Ennahdha a, en revanche, souligné, lors d’une conférence de presse tenue au bâtiment annexe de l’ARP, que la plénière sera une séance de débat sur la diplomatie parlementaire et ne sera en aucun cas une séance pour demander des comptes au président du parlement.
S’agissant des appels à retirer la confiance à Ghannouchi, Khemiri a estimé que ces appels émanent “de parties qui n’ont pas de poids politique”.
Ennahdha s’aligne derrière la position officielle tunisienne, refuse l’ingérence étrangère en Libye et soutient l’unité de l’Etat libyen et de ses institutions”, a-t-il assuré.