Tunisie : Le SNJT appelle à faire face aux discours de haine et à la violence politique

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a appelé à “faire face aux discours de haine” et à lutter contre “la violence politique exercée sur la liberté de la presse”.

La position du SNJT intervient à la suite de l’agression verbale à l’encontre du journaliste et chroniqueur politique Haithem Mekki commise par le président du bloc “Coalition al-Karama” au parlement, Seifeddine Makhlouf, dans un programme radio.

Cette voie de fait est “une violation criante de l’éthique du dialogue et du principe de respect de la dignité humaine”, estime le SNJT dans une déclaration publiée vendredi soir.

Le syndicat exprime, à cet effet, sa solidarité totale avec le journaliste Haithem Mekki, connu notamment pour sa chronique radio (il y dresse un portrait sarcastique de l’actualité), “laquelle reste une forme parmi d’autres du travail journalistique professionnel”.

Le syndicat met en garde contre ce genre de discours politique violent émanant de Makhlouf et des députés de son groupe. “Ce discours, fondé sur la haine et l’incitation contre les journalistes, menace l’intégrité physique des journalistes”.

Le SNJT a rappelé, dans ce sens, les “antécédents des élus de la Coalition al-Karama quant aux atteintes à la liberté d’expression et de la presse, basées sur des accusations fallacieuses qui visent à ternir l’image des journalistes dans la société”.

Il a, également, fait observer que les discours haineux et violents rappellent “le climat de tension des années 2012 et 2013 ayant conduit aux assassinats politiques”.
“Les personnes impliquées dans ces assassinats circulent encore en toute impunité et nous craignons le tournant violent attisé par ceux qui refusent toute critique, et particulièrement les députés de la Coalition al Karama”, lit-on dans le texte de la déclaration.

Le syndicat met l’accent sur le fait que ce genre de pratiques dangereuses sont l’œuvre de certains élus de l’ARP, censés être les premiers défenseurs de la liberté d’expression et de la presse, ce qui laisse entrevoir la gravité des menaces qui risquent de porter atteinte aux droits et aux libertés constitutionnels.

Le SNJT a déploré, dans ce sens, l’initiative législative inconstitutionnelle présentée par le groupe de la coalition al Karama qui vise “à faire main basse sur la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle pour le compte d’agendas suspects en faveur de certains partis politiques et de lobbies de l’argent sale”.