Douze organisations et trente-six personnalités indépendantes ont dénoncé, jeudi, le comportement ” honteux ” de certains députés de l’Assemblée des représentants du peuple, qui ” porte atteinte à l’article 6 de la Constitution ” interdisant les accusations d’apostasie et l’incitation à la haine et à la violence.
Dans une déclaration conjointe, rendue publique, ce jeudi, elles ont fait part de leur profonde consternation devant “les accusations d’apostasie ” proférées par certains élus, issus des ” Ligues de protection de la révolution, dissoutes “, selon leurs expressions.
Ces organisations ont appelé les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour traduire les auteurs de ces propos devant la justice, conformément à l’article 14 de la loi antiterroriste et de lutte contre le blanchiment d’argent.
Elles ont également mis en garde contre la gravité de tels propos et leur impact sur le processus de la justice transitionnelle.
” Les partis représentés au parlement doivent assumer pleinement leur responsabilité dans la lutte contre les accusations d’apostasie et les discours de haine “, ont-elles affirmé, dans la même déclaration.
Les signataires de cette déclaration sont : l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), l’organisation 23/10, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie, la coalition ” Somoud “, l’ Institut de Développement Humain, l’Association ” Zanoubia “, l’Union nationale des indépendants, l’Observatoire pour la ýdéfense du caractère civil de l’Etat, l’Union générale des étudiants de Tunisie et la Coalition ” Moultazimoun.
Lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée, mardi dernier, à l’examen des amendements de la loi électorale, les députés du PDL et de la Coalition Al Karama ont échangé les accusations dans un climat particulièrement tendu.
La présidente du Parti Destourien Libre (PDL) Abir Moussi s’est dite, menacée, aux côtés des élus de son parti, à la lumière de la mise en place d’une ” nouvelle dictature ” au sein du parlement, selon ses expressions
Moussi a considéré les propos proférés par un député de la Coalition Al Karama comme ” accusation d’apostasie et incitation à l’assassinat “.