JTC2019 : “Jounounestan” de Hakim Harb une pièce sur la corruption dans un style comique

Le réalisateur de la pièce “Jounounestan” de Hakim Harb est sorti en début de la pièce présenter la pièce et ses comédiens, et remercier les Journées théâtrales de Carthage. Hakim Harb a par ailleurs indiqué que le public allait prendre part à la pièce. A peine le metteur en scène sorti de la scène, la pièce débute avec des chants, des applaudissements et un groupe de jeunes acteurs tunisiens qui ont rejoint la scène… tous portent un tarbouche rouge.

Le début de pièce présentée dans la section parallèle ressemble à une fête musicale, avec Hakim Harb qui revient sur scène pour applaudir et chanter. Fin de la musique, l’ambiance change et devient triste avec des bombardements et les comédiens qui s’enfuient… Mais ça ne sera pas la seule apparition du metteur en scène, ni la seule coupure musicale chantante…. En fait il fait partie des acteurs de la pièce.

Les faits se déroulent dans un pays imaginaire qui s’appelle ” Janoubistan”, mais ce qui s’y passe rappelle ce qui se passe dans plusieurs pays.

Les faits sont tristes, mais les comédiens ont su les exprimer dans un style plutôt comique pour donner lieu à une comédie noire intemporelle et tellement d’actualité.

La pièce de Hakim Harb dénonce la corruption, une corruption tellement généralisée qui donne lieu finalement à un mélange entre la dictature et l’anarchie. La pièce pousse le public à se poser des questions sur cette dictature, qui ne dépend pas que de celui qui gouverne.

Peut-on changer le cours de choses si on ne commence pas à se remettre en question ? La société est-elle finalement la résultante de ceux qui gouvernent ou de chaque citoyen qui prend part à son échelle à la situation. Malgré que les questions abordées dans la pièce sont profondes, la pièce reste ” festive “. Le metteur en scène a eu recours à des chansons révolutionnaires comme celles du Cheikh Imam ce qui plonge le public encore plus dans des réflexions existentielles constructives sur une prise de conscience collective pour l’essor des peuples et des pays.

La ” folie ” qui frappe ce pays imaginaire est une remise en question de ce qui se passe à Janoubistan. Ce pays qui pourrait être un peu partout dans le monde. Ce qui reste universel est le changement qui doit se faire dans l’état d’esprit de chacun, parce que la dictature est d’abord enracinée chez les peuples avant d’être exprimée par les politiciens.